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Claustrophobia
Eyesberg - Claustrophobia
Titre : Claustrophobia
Groupe : Eyesberg
Sortie : 2021
Label : Progressive Promotion Records
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

  • Claustrophobia
  • Strange Boy
  • Walking In Storms
  • Salamander Tree
  • Sacrifice
  • We Want You Out!
  • Into The Asylum
  • Final Ride


Après le magnifique rétro-prog genesisien de Masquerade, Eyesberg attaque les années Abacab dans son nouvel album Claustrophobia. Ce concept album retrace la vie du peintre impressioniste hollandais Vincent Van Gogh en huit tableaux, de son enfance jusqu’à son suicide.

Eyesberg

J’aime les livres qui parlent de livres, les musiques qui illustrent des tableaux, les poèmes chantés, la vie d’un peintre racontée dans un album. J’aime lorsque l’art parle de l’art, et lorsqu’il s’agit d’un peintre dont j’apprécie l'œuvre et la folie sur une musique qui a bercé mon adolescence, c’est encore meilleur.

Si Eyesberg emprunte beaucoup à Genesis, le groupe s’essaye également avec succès à de nombreuses digressions progressives plus personnelles et propose deux titres grands formats. Le son du Genesis des eighties caractérisé par cette frappe sèche de la batterie comme par le chant métallique habite cet album. Mais par moments, Abacab s'estompe pour un Duke, un A Trick Of The Tail ou bien un The Lamb Lies On Broadway.

Le premier morceau, long de onze minutes, parle de l’influence néfaste de la mère de Vincent sur sa personnalité. Après deux minutes et trente secondes d’ouverture instrumentale progressive à souhait, Malcolm entame un premier couplet avec un timbre très marqué à la Phil Collins. C’est à la cinquième minute que les premières influences d’un Abacab marié à du prog seventies se font réellement sentir. Keegan ne ménage pas les peaux de sa batterie et le mixage laisse un goût métallique dans la bouche comme dans les années quatre-vingt alors que la guitare de Georg semble toujours ancrée dans l'âge d’or du prog et que les claviers de Norbert hésitent entre les deux époques.

‘Strange Boy’ parle de l’enfant étrange et solitaire que fut Vincent, avec son gros nez, son menton en galoche et ses cheveux roux bouclés. Ce titre, nettement plus court, prend ses racines dans le Genesis d’Abacab et de Mama avec Emma Edingloh qui accompagne Malcolm au chant et où Jimmy nous fait du Collins sur la batterie.

Se sentant de plus en plus rejeté, Van Gogh trouve du réconfort en se promenant dans la nature les jours de tempête. ‘Walking In Storms’, le second grand format de l’album, hésite encore une fois entre seventies et eighties, rappelant parfois Duke et proposant plusieurs passages instrumentaux originaux sur lesquels on aimerait s'attarder un peu plus longtemps.

Le court ‘Salander Tree’ évoque les couleurs, les matières et les lumières qui firent de Vincent Van Gogh l’un des plus grands peintres impressionnistes. Plus que jamais, Malcolm adopte ici le timbre et le phrasé de Phil Collins.

Tout le monde connaît l'anecdote de l’oreille coupée, mais personne ne possède l’explication de cet acte de folie. Dans ‘Sacrifice’, aux accents de The Lamb Lies On Broadway, Eyesberg propose une explication, celle de l’histoire d’amour. Le titre de six minutes et trente secondes revient par moment au sons eighties et s’achève sur un orgue de fête foraine.

‘We Want You Out!’ me semble être le maillon faible de cet album, période où l’atelier de Arles, qu’avait rejoint Paul Gauguin, s’achève par le départ de son ami impressionniste et un internement en hôpital psychiatrique.

‘Into The Asylum’ où Eyesberg évoque les diverses hospitalisations, forcées ou volontaires de Vincent, sonne délicieusement comme un titre de Big Big Train. Des sanctuaires où Van Gogh créa certaines de ses plus belles œuvres. Ce titre qui possède une magnifique section piano et chant, “Free as a bird, Fly in the wind…”, figure parmi mes préférés de l’album avec le magnifique ‘Claustrophobia’.

La vie de Vincent Van Gogh s’arrête le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Après avoir achevé sa dernière oeuvre, “Racines d'arbres”, il se tire une balle dans la poitrine et meurt de ses blessures à l’hôpital. ‘Final Ride’ met en musique ce suicide; d’abord très rock, la pièce se construit plus progressive, dominée par la guitare de Georg et les claviers de Norbert.

Eyesberg conjugue les palettes de Van Gogh et de Genesis avec des couleurs éclatantes. Si la période Abacab n’est pas ma préférée, le groupe sait marier deux décennies de rock progressif avec bonheur. Pour la seconde fois, ce groupe, par trop méconnu, propose un bien bel ouvrage, alors si vous aimez les impressionnistes et Genesis, Claustrophobia est un must have.


Rédigé par Jean-Christophe le 01/02/2021
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