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Fireworker
Gazpacho - Fireworker
Titre : Fireworker
Groupe : Gazpacho
Sortie : 2020
Label : Kscope
Format : CD
Genre : Progressif

La chronique note de la chronique
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Titres

  • Space Cowboy
  • Hourglass
  • Fireworker
  • Antique
  • Sapien

Formation en 1996

Jan-Henrik Ohme [chanteur], Thomas Alexander Andersen [clavier], Jone-Arne Vibbo [guitariste], Mikael Kramer [guitariste,violon], Kristian Torp [bassiste], Robert Risberget Johansen [batteur,percussions]

Après avoir quelque peu malmené Gazpacho avec Soyuz, comment allait être reçu Fireworker ? Pour tout vous dire, nous l’avions simplement oublié faute de promotion. Il aura fallu une récente chronique de Alias pour que l’album me revienne en mémoire. Les paroles de notre confrère helvète me mirent suffisamment l’eau à la bouche pour que je commande le vinyle. Et dès le premier morceau, ‘Space Cowboy’, à la grande puissance dynamique, j’ai compris que nous étions passés à côté d’une merveille.

Gazpacho

Vous connaissez Gazpacho et son rock progressif unique, mélancolique, qui peut sembler monotone à certains, ces six artistes qui ne vivent pas de leur art. Ce groupe par trop méconnu, que j’ai appris à aimer, figure aujourd’hui parmi ceux que je rêve de rencontrer et de découvrir en live. Bientôt qui sait, car ces mots étaient écrits avec la dédicace : “A heartfelt thanks for your support ! Hope to see you on our next tour !”.

Je pensais que Demon resterait mon album préféré dans leur discographie, mais je dois réviser mon jugement avec Fireworker.

S’il est bien une musique à découvrir au casque, c’est celle de Gazpacho. Le groupe n’a jamais joué de grandiloquence ou de démonstration technique, préférant tisser des atmosphères et susciter des émotions sur le long terme. Dans leurs albums, vous n’entendrez pas de solo, et le chant quasi monocorde invite plus à l'introspection qu’à l'exubérance. Au casque, chaque instrument, savamment dosé, dessine sa propre ligne comme la basse qui évolue dans ‘Space Cowboy’. D’autres sonorités émergent: des cloches, des mains frappées en rythme, un discret roulement de tambour, le violon, quelques bruitages et voix qui achèvent d'asseoir l’atmosphère du morceau. Une musique en dentelles qui n'exclut pas (particulièrement sur ce dernier album) quelques coups d’éclats comme des chœurs lyriques ou bien une brutale montée en puissance des guitares.

Gazpacho

Lorsqu’un album dure cinquante minutes et ne compte que cinq morceaux, il y a forcément un loup. Gazpacho ouvre Fireworker avec un titre fleuve de vingt minutes, se repose avec trois pièces plus raisonnables et conclut avec un dernier quart d’heure musical. ‘Space Cowboy’ est l’absolue merveille composée par le groupe. Il conjugue finesse et puissance à la perfection, comme en leur temps ‘Invisible Man’ ou ‘Ocean Cloud’ de Marillion. Le titre fourmille de ces petits détails qui font que l’on peut l’écouter encore et encore, on y trouve toujours une nouveauté et lorsque soudain les chœurs explosent, la surprise est totale. ‘Hourglass’ est une épure en comparaison. Jan-Henrik pose quelques mots sur des notes de piano remplacées par de l’orgue avant que les chœurs ne s’invitent une nouvelle fois et laissent place au violon de Mikaël. Cette pièce-là, même après ‘Space Cowboy’ qui aurait pu lui faire de l’ombre, est absolument sublime.
Avec ‘Fireworker’, Gazpacho esquisse une danse folklorique où les guitares deviennent soudain menaçantes, faisant basculer l’atmosphère. ‘Antique’, très beau au demeurant, ne possède pas la même force évocatrice que les autres titres de l’album du fait de son écriture plus linéaire. Il faudra remettre le casque pour en apprécier toutes ses subtilités comme celles du violon et des percussions. Le second grand format de Fireworker, ‘Sapien’, sur des notes de S.O.N.A.R. et des voix d’enfants, nous plonge dans quinze fabuleuses minutes d’une infinie richesse aux tonalités parfois proches de ‘Out of this World’.

Fireworker évoque des souvenirs ainsi que cette force obscure qui, tapie au fond notre conscience, gouverne nos instincts. Des textes parfois proches de l’écriture automatique et difficiles à dénouer, dans lesquels on retrouve de nombreuses références aux précédents albums, sans que cela nous éclaire pour autant sur leur signification. Mais la musique nous porte, plus que jamais, avec son indicible mélancolie soulevée de rares mais violentes tempêtes. Un album tout simplement sublime.


Rédigé par Jean-Christophe le 05/01/2021
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