Titres
J’avais eu l’occasion de chroniquer le premier album des gallois de Last flight to pluto, See you at the end, et j’avais été complètement séduit par le vent de fraîcheur apporté par le groupe qui proposait un mélange de styles musicaux plein d’énergie et étonnant comme sur le déjanté ‘Red Pill’. Certes l’album n’était pas exempt de défauts mais ses qualités l’emportaient largement. Il faisait d’ailleurs partie de mes albums préférés de 2015. La plupart des membres sont issus de cover band aux styles très variés, ce qui explique sans doute que j’aurais bien du mal à citer un groupe auquel le combo britannique pourrait ressembler.
Le groupe créé par le batteur d'Ezra, Daz Joseph et la chanteuse guitariste Alice Freya, n’était pas totalement stabilisé lors de l’enregistrement du premier opus. Il l’est désormais. Les autres membres sont le prodigieux Jack Parry et Ryan Alexander aux guitares ainsi que Jay Lewis Kreft à la basse. Comme il n’est pas difficile de le deviner, les guitares dominent largement la musique du groupe. Les claviers ne sont cependant pas absents, joués par des invités tels que Rob Reed, Nick Lloyd et principalement Andy Edwards (IQ) déjà présent sur le premier opus.
Le premier nommé est venu jouer sur ‘Masheena’ à la demande de son ex-compère d’Ezra. Séduit par l’univers musical du groupe, il a proposé de les accueillir sur son label White knights records.
La pochette, toujours signée Rachel Edwards propose le même type de dessin naïf au style Bande dessinée que son prédécesseur,.
Les gallois nous proposent six titres oscillant entre sept et dix minutes pour une durée totale de cinquante minutes.
Un gimmick au synthé ouvre ‘Masheena’ avant l’entrée majestueuse des instruments. Lors d’une accalmie le chant d’Alice Freya apparaît. Sa voix acidulée n’est pas très habituelle pour ce style de musique et peut s’avérer surprenante au premier abord mais elle passe finalement très bien. La seconde partie plus instrumentale navigue dans des eaux plus néo-prog avec les claviers de Rob Reed.
Les guitares entrelacées et chatoyantes dominent ‘Time and and love’, titre agréable mais pas le plus mémorable.
Suit l’ébouriffant et excellentissime ‘The kings are dead’ avec son riff tournant, sa rythmique implacable, son refrain imparable et ses nombreux soli de guitare toujours inspirés et variés. Les textes évoquent nos dirigeants et notre responsabilité pour les avoir installé à leur place.
‘Coverland’ évoque la situation de l’artiste de reprises et la frustration de ne pas être apprécié pour lui-même. Il démarre par de douces et superbes notes de guitare avant d'enchaîner sur un rythme plus enlevé avec toujours le petit détail qui embellit le tout.
‘Morning Glow’ propose une bonne dose de choeurs sur une belle mélodie toujours tressée par les guitares qui construisent par la suite un mur de son. Un solo torturé fait son apparition sur la fin.
L’album se termine en beauté avec le flamboyant ‘Supergirl’ où les guitares nous éblouissent parfaitement soutenues par une section rythmique au groove indéniable. Les soli de Jack Parry sont pleins de feeling. Le morceau se termine sur les mêmes notes qui ouvraient ‘Masheena’, histoire de boucler la boucle.
Conservant son style énergique et euphorisant caractéristique, Last Flight to pluto gagne en cohérence et en maîtrise avec ce A drop in the ocean et mériterait une reconnaissance beaucoup plus importante. Il propose des compositions très bien construites et pleines de subtilités où les guitares nous enchantent sans jamais tomber dans la démonstration.
Il figurera sans difficulté dans mes albums préférés de 2019.