Titres
Eirik Hjortdahl [guitariste], Eivind Knutsen [bassiste], Kristoffer Rystad [batteur], Ole Mathias Samuelsen [clavier]
Dans une cité d’acier survolée par des dirigeables, traversée par des machines infernales à vapeur, quatre gentlemen extraordinaires usent de leurs pouvoirs afin de raconter en musique une histoire en cinq chapitres. Tel un transatlantique instrumental naviguant d’une époque vers une autre, ils jouent de virtuosité pour tisser un rock progressif symphonique fusionnel. Los Exploradores, venus de Trondheim en Norvège sortaient fin août 2019 le concept album Inventure, illustrant leur travail avec des dessins signés Adam Hinxman, dans la plus pure tradition des bandes dessinées d’Alan Moore “The League of Extraordinary Gentlemen”.
Des années folles aux seventies, Los Exploradores nous invitent à de la haute voltige steampunk pendant trente-cinq minutes entrecoupées de voix enregistrées et de bruitages.
Les claviers grandiloquents de Ole Mathias Samuelsen dans ‘From Fish To Man’ rappellent immédiatement le grand Neal Morse et la guitare de Eirik Hjortdahl possède un je-ne-sais-quoi de Jonas Reingold. Le titre fleuve va du prog symphonique à la Transatlantic au ‘Quartz’ de Marillion en passant par de la musique de cirque. Près de dix minutes éblouissantes.
‘Metroparis’ voyage sur des rails, sous terre et dans les airs, passant d’une station à l’autre à toute vapeur, secoué par la rythmique de Kristoffer Rystad et de Eivind Knutsen, quand ‘Genie Type A’ nous promène en moins de six minutes chrono dans une infinité de paysages, certains jazzy, d’autres orientalisants.
Et vous allez également danser sur le ‘Monkey Paw 1930’ au son d’un orchestre des années folles mâtiné d’inspirations gothiques, de même qu’avec ‘Evil Scientist’ d’inspiration nettement plus latino saupoudrée de Zelda et de transatlantique.
Il est rare qu’un film muet possède d’aussi beaux dialogues. Inventure varie avec bonheur les atmosphères et les éclairages, ne laissant guère de temps pour reprendre son souffle. Si ‘From Fish To Man’ et ‘Monkey Paw 1930’ restent mes morceaux favoris, tout l’album est de très belle facture.