Titre : Pitfalls
Groupe : Leprous
Sortie : 2019
Label :
Format : CD
Genre : Metal progressif

La chronique

Titres

• Below
• I Lose Hope
• Observe The Train
• By My Throne
• Alleviate
• At The Bottom
• Distant Bells
• Foreigner
• The Sky Is Red

Formation en 2001

Einar Solberg [chanteur,clavier], Tor Oddmund Suhrke [guitariste], Øystein Landsverk [guitariste], Baard Kolstad [batteur], Simen Daniel Børven [bassiste]

Si https://neoprog.eu/chronique/leprous/malina le précédent album des norvégiens sorti en 2017, prenait déjà ses distances avec le metal, leur nouveau Pitfalls s'affranchit presque totalement des codes de ce genre qui ne peut plus que difficilement qualifier la musique du groupe.

Si cette évolution semble logique pour ceux qui suivent leur carrière depuis un certain temps, celle-ci pourrait définitivement faire perdre les derniers fans des premiers albums tant le groupe s’éloigne de ce qu'il proposait au début de sa carrière.

Entendons-nous​ nous bien, Leprous reste Leprous et propose toujours cette musique majestueuse, ultra mélodique, pleine de mélancolie et de puissance, mais cette puissance ne passe dorénavant plus seulement par de gros riffs de guitare mais par le travail sur les orchestrations, les instruments à cordes présents sur presque tous les morceaux, la section rythmique, véritable cœur des titres de l'album, les chœurs et voix qui s’enchevêtrent, et bien sûr LA voix de Einar Solberg qui est, elle, l’âme de la musique de Leprous.

Musique qui, débarrassée des artifices qui l’alourdissait encore sur Malina, propose avec Pitfalls onze titres épurés qui assument désormais des influences jusqu'ici incompatibles avec le genre du groupe et qui n’hésite plus à aller chercher dans d'autres styles musicaux des éléments pour enrichir et embellir sa propre musique.



On retrouve la patte Leprous sur chacun des morceaux, ainsi, 'Below' qui ouvre l'album aurait pu figurer sur Malina alors que les suivants ont tous un univers particulier.

Du groove sur 'I Lose Hope' à la rythmique funk puis 'Observe The Train' délicate berceuse, petite sœur de 'Waiting For The Night' de Depeche Mode en passant par l’électro sur 'By My Throne'.

Vient ensuite 'Alleviate' qui, avec son refrain imparable, ses percussions et son envolée finale soutenue par les violons et les chœurs, pourrait permettre à Leprous de gagner sans mal la prochaine édition de l'Eurovision.

Le disque se poursuit avec 'At The Bottom' au couplet qui aurait aisément pu figurer sur l'album Older de George Michael avant de s’énerver sur le refrain puis avec le quasi religieux 'Distant Bells'.

'Foreigner' quant à lui évolue dans un style proche de celui de Paradise Lost époque Believe In Nothing.

C’est l’inquiétant 'The Sky Is Reed' qui clos ce disque dont chaque titre nous entraîne avec lui et nous balade là ou on ne s'attend pas forcément à aller.



La voix de Einar, qui sait se faire tour à tour haut-perchée, envoûtante, menaçante ou caressante selon les morceaux, emprunte aussi bien à Antony Hegarty (Antony And The Johnsons) qu'à Dave Gahan (Depeche Mode) ou encore Nick Holmes (Paradise Lost) et même George Michael, est la véritable star de ce disque.

Leprous, tout comme Anathema, a choisi d'évoluer en créant une musique unique et personnelle, quitte à perdre une partie de son public, sans se soucier de « coller » à un genre en particulier, et c'est très réussi.

Pitfalls propose une musique indéfinissable qui plaira aux plus ouverts des fans de Leprous et qui pourrait bien lui ouvrir la porte d'un public plus large. Le groupe place la barre très haut aussi bien pour les groupes qui évoluent dans le même univers que pour eux-mêmes, tant il sera difficile de surpasser ce joyau à l'avenir.
Ne passez pas à côté !

Rédigé par Marc le 08/10/2019