Titres
Invités :
Boubil Nadir : guitares, basse
Mina Chaou: chant
Wilhem Alouane: chant
Prenez de la world music, de fortes influences orientales, une écriture cinématique, un artiste solitaire et vous n’êtes pas loin de Mehdi Alouane. Pour son second album paru en 2014, The Sound of The Incurable Disease, Mehdi nous plonge dans la culture orientale, avec notamment Mina Chaou qui chante sur de nombreux morceaux. Mehdi est multi instrumentaliste, et même s’il se fait accompagner de Boubil Nadir à la guitare et à la basse sur quelques titres, de sa fille Whilhem au chant ainsi que de Mina Chaou, il reste le compositeur et musicien principal de ce nouvel album.
The Sound Of The Incurable Disease ce sont treize instrumentaux accompagnés de courts textes qui livrent quelques clefs ou posent une ambiance sur la musique, servis par une magnifique production et un très bel artwork, peut-être un brin narcissique cependant. Les instruments sont légion, programmés et joués, luth, oud, percussions, guitares, basse, claviers, samples, une très riche palette sonore qui nous change du sempiternel quatuor basse, batterie, guitare, claviers.
Situer la musique de Mehdi Alouane pour les profanes est aisé. Ceux qui connaissent les explorations sonores et cinématographiques de Peter Gabriel, je pense bien entendu à Birdy et Passion, comprendront tout de suite de quoi je parle. Le chant arabe se mêle au grégorien et aux extraits sonores les plus variés et même du classique sur ‘What Is Dead May Never Die’. En écoutant The Sound Of The Incurable Disease, vous éprouverez ce que vous y aurez apporté. La musique ne s’impose pas à vous, elle amplifie vos émotions. L’album s’écoute au calme, assez fort pour s’immerger, idéalement la nuit au casque. Depuis Hatred For My Inner Chaos, le compositeur a parcouru bien du chemin, enrichissant sa musique, gagnant en maturité et qualité de production, osant plus les références orientales, mariant avec bonheur de multiples influences. Les motifs au piano cèdent la place à une large profusion sonore et le chant de Mina apporte beaucoup d’humanité à la musique.
Les titres forment un tout cohérent mais j’ai un petit faible pour ceux où la guitare électrique décolle comme sur ‘The Last Page’ ou ‘keep The World In Blance’, on ne se refait pas. ‘Wilhem’s Dream’, clos superbement le disque un peu à la manière de Steve Rothery.
The Sound Of The Incurable Disease ne se classe pas dans le rock progressif à proprement parlé. World music cinématique semble plus approprié pour qualifier cet album atypique qui possède la même attraction sur mon âme que Birdy en son temps. Lisez un livre en l’écoutant en boucle et l’album sera à jamais attaché aux phrases de l’écrivain. J’ai lu le Simarillion sur Birdy et les deux oeuvres sont aujourd’hui indissociables, l’une appelant l’autre. Dune serait un magnifique roman à lier à cet album de Mehdi Alouane, mais vous en trouverez bien d’autres.
Si vous aimez la world music électronique, je vous recommande chaudement ce très bel album et si vous ne connaissez pas, essayez, ouvrez vos oreilles à de nouvelles sensations.
Facebook : https://www.facebook.com/mehdialouane.sound
Vidéo :