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Stupid Things That Mean The World
Tim Bowness - Stupid Things That Mean The World
Titre : Stupid Things That Mean The World
Groupe : Tim Bowness
Sortie : 2015
Label : Inside Out Music
Format : CD
Genre : Progressif

La chronique note de la chronique
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Titres

  • The Great Electric Teenage Dream
  • Sing To Me
  • Where You’ve Allways Been
  • Stupid Things That Mean The World
  • Know That You Were Loved
  • Press Reset
  • All These Escapes
  • Everything You’re Not
  • Everything But You
  • Soft William
  • At The End Of The Holiday

Formation en 2004

Tim Bowness [chanteur]


Invités: Bruce Soord (guitariste), Peter Hammill (choeurs), Phil Manzanera (co compositeur sur Where You’ve Allways been), Pat Mastelotto (batteur, percussionniste), Anna Phoebe (violoniste), David Rhodes (guitariste) et Rhys Marsh (guitariste), Andrew Killing (flutiste), Charlotte Dowding (violoniste)

Tim Bowness

On ne présente plus Tim Bowness, tant cet anglais quadragénaire est lié depuis longtemps à des projets et apparitions multiples, et de grande qualité, le combo bicéphale No-Man en tête, précurseur du trip-hop, rappelons-le, au tout début des années 90, ou bien le collectif new jazz Henry Fool, plus récemment… Voici le troisième album véritablement solo de Tim Bowness, dont le tout premier datait seulement de 2004.. Dans la quasi foulée du disque précédent, le remarquable (et remarqué) Abandonned Dancehall Dreams, voici l’anglais à la voix suave, à nouveau épaulé par le groupe de scène de No-Man, mais cette fois délesté de l’ombre un peu insistante (de plus en plus en ce moment) de Steven Wilson, que l’on ne ne retrouvera ni aux guitares, ni au chant, ni aux choeurs, une décision judicieuse, à qui veut s’affranchir pour développer sa propre voie.
C’est du côté de The Pineapple Thief que Tim s’est tourné, confiant quelques parties à la six cordes ainsi que le mixage global du disque à Bruce Soord, maître penseur et producteur lui-même émérite de “Le Voleur d’Ananas”… Un choix également pertinent et somme toute assez logique, tant les deux hommes pratiquent une ambient pop hyper soignée, très arrangée, chacun à sa façon, et avec son propre style bien sûr… Enfin, et pour faire le tour de la question, Bowness s’est entouré d’une pléiade d’invités à faire palir tout le gotha (si tant est qu’il existe!) de la musique prog d’hier et d’aujourd’hui, accrochez-vous:
Peter Hammill aux choeurs (!), Phil Manzanera à la co-composition sur un titre, le batteur de Sanguine Hum (Andrew Booker), Pat Mastelotto (de King Crimson, doit-on le rappeler?) aux fûts, Colin Edwin (Porcupine Tree etc…!) à la basse, David Rhodes (Peter Gabriel) pour quelques guitares, ouf n’en jetez plus!!!!

Tim Bowness

Stupid Things That Mean The World ne détonne pas tant de son prédécesseur, dans le sens où il y propose toujours des pièces très émotionnelles, aux formats courts, aux contours simples et entêtants, très contemplatives, planantes, pop, parfois post rock, à la mise en son et aux arrangements toujours aussi subtils et dosés, toutes de parfaits écrins pour les confidences vocales de l’auteur. On notera cependant un peu plus de variété peut être par rapport au précédent, pas tant dans les tempos ni les humeurs, mais davantage dans les interventions instrumentales, qui au violon, qui aux guitares, électriques tranchantes, ou acoustiques, qui à la flûte,qui au piano électrique, renouvelant un tant soit peu le propos, ce qui confère un peu plus de fraîcheur à cet opus. Donc une légère progression.
On y reconnaîtra la même mélancolie extrême, les mêmes nuées si aériennes, la même délicatesse due à la sensibilité si reconnaissable du compositeur-chanteur, dont la prépondérence au sein de No-Man, il faut le rappeler, demeure encore aujourd’hui injustement reconnue. Les quelques morceaux énergiques (peu nombreux, on peut le regretter tant ils sont réussis et attendus) le poussent cependant à donner de la voix, un choix très heureux, et une chose qu’on ne lui a jamais connue tout au long de sa déjà longue carrière. L’ouverture de l’album se fait d’ailleurs sur un morceau puissant, à la rythmique martiale, appuyée par des guitares inhabituellement incisives, très réussi. Une voie à suivre, indéniablement, s’il veut éviter le risque de la redite. Car évidemment, avec une musique comme celle-ci, on reste majoritairement dans les eaux souvent feutrées et contemplatives de No-Man. Le choix de Bruce Soord, son implication dans cet album, s’avèreront peut être déterminants pour la suite. On connaît les penchants musclés, et bien rock, de cet homme-orchestre, son goût pour les larsens maîtrisés, ses soudaines explosions de rage, ses contrastes, alors il est permis d’imaginer un versant plus entraînant pour Tim Bowness à l’avenir, plus rugueux…? D’ailleurs, et c’est mon point de vue, Bowness et Soord se trouvent respectivement à un moment clef de leur parcours, et le danger de tomber dans une sorte de systématisme créatif guette ces deux artistes… C’est malheureusement le cas pour beaucoup de groupes, actuellement, où la production et la qualité sonore, le mur de son, le 1.5 et tout le toutim, finissent souvent par l’emporter sur la qualité réelle des morceaux… On cède un peu trop vite à la fascination technique, que l’on soit mélomane ou artiste, hélas, tant elle est privilégiée, et tant les équipements du son se renouvellent...C’est un signe de notre époque, qui tend à réduire chaque chose à sa simple consommation, encourageant la performance plutôt que la profondeur… Un peu plus d’ambition dans les compositions serait une solution ici, des formats peut être parfois plus longs, une plus grande élaboration harmonique aussi, plus d’espace pour les développements, les montées en puissance, peut être…? On en sent déjà les germes sur ce disque. Alors, l’un donnera-t-il l’impulsion qui manque à son voisin, afin de suggérer une direction un peu neuve? Ce n’est pas un voeu pieux, car un album de nouveau identique aux deux derniers perdrait beaucoup de son attrait, et nous verrait sans doute lâcher l’affaire, ce qui serait dommage, tant la personnalité de Tim Bowness est belle et singulière! Et c’est valable aussi pour The Pineapple Thief! Deux avertis pour le même prix!
En attendant, savourons tout de même, encore, le savoir faire et la réussite certaine de ce disque, qui ne manquera pas de séduire le plus grand nombre. A très juste titre. Mais pour le moment seulement...

Facebook : https://www.facebook.com/timbowness

Vidéo :


Rédigé par Fabrice le 27/07/2015
Commentaires

Une belle chronique qui donne envie d'écouter tout l'album!
Le 30/07/2015 par M.Spencer