Titres
Formation en 2004
Tim Bowness [chanteur]
Musiciens :
Colin Edwin (Porcupine Tree)
Bruce Soord (The Pineapple Thief /
Katatonia)
Hux Nettermalm (Paatos)
Stephen Bennett (Henry Fool / No-Man)
Andrew Booker (Sanguine Hum / No-Man)
Invités :
Ian Anderson (Jethro Tull)
Kit Watkins (Happy The Man / Camel)
Andrew Keeling (Hilliard Ensemble /
Robert Fripp)
Steve Bingham (Ely Sinfonia / No-Man)
David Rhodes (Peter Gabriel / Kate Bush / Scott Walker)
Petit chroniqueur, méfie-toi de la voix qui cache les musiciens … J’ai toujours considéré Tim comme un artiste à part dans le paysage progressif. Sa voix douce, égale à elle-même sur tous les morceaux, son rock soft où se glissent quelques structures propres aux 70’s ne me préparaient pas à la rencontre avec son quatrième album solo, Lost In The Ghost Light. Derrière une façade pop prog soft se cache la musique progressive des belles années de Genesis, musique qui jusqu’à ce jour n’avait jamais pris autant de place dans ses compositions. Avec des artistes tels que Colin Edwin, Bruce Soord, et des invités comme David Rhodes ou Ian Anderson, Lost In The Ghost Light remplace les abondants arrangements à cordes de Stupid Things That Mean The World par des sons délicieusement vintages.
Tim Bowness a toujours aimé parler des musiciens dans ses albums. Cette fois-ci, il y consacre un disque. L’histoire du chanteur du groupe Moonshot qui, après avoir connu le firmament, arrive au crépuscule de sa carrière. Dans une loge qui semble déserte, le miroir encore illuminé reflète des affiches passées et une bouteille de vin rouge. A côté trônent un disque d’or au dessus d’une set list, et sur la tablette encombrée trainent pêle-mêle quelques CDs, un vinyle dédicacé, un mug à la propreté douteuse, une crème anti-âge, un bouquin sur les héros du rock et une boite de pilules. On croyait la loge vide, mais à bien y regarder, le reflet d’un visage s’estompe dans le miroir et une silhouette de brume habite le fauteuil qui lui fait face. L’artiste hante encore les lieux, l’ombre de lui-même.
L’histoire débute avec ‘Worlds Of yesterday’, une ballade wilsonienne où guitare, orgues et flûtes flottent au dessus d’un motif à la Genesis inlassablement répété. Peu de texte pour ce premier titre paisible qui semble cheminer dans la campagne anglaise. On y découvre ce rock progressif délicat, qui sans s’imposer, chatouille les tympans et va nous accompagner tout au long du concept; le regard d’un artiste sur sa carrière, sur ces ‘Distants Summer’, quand ils étaient jeunes, plein d’inspiration et pas encore désabusés : “colours turn to gray”, “your art became a game”. Au sommet de la gloire surviennent toujours la folie et la décadence. ‘Kill The Pain, That’s Killing You’, est le seul titre au tempo rapide de l’album avec les percussions dansantes de Andrew Booker et l’ensemble à cordes dissonant de Charlotte Dowding qui nous plonge dans cette tourmente créatrice et destructrice. Un autre passage me fascine dans cet album, le très court et sombre ‘Lost In The Ghost Light’ à la flûte et aux synthétiseurs, plein d’interrogations sans réponses. Quelque chose s’est brisé dans l’âme de l’artiste, quelque chose qui ne reviendra jamais plus. L’histoire n’est ni désabusée ni amère. L’artiste nostalgique remonte le temps dans ‘Distant Summers’, se souvient des années d’insouciance, quand la pression ne pesait pas encore sur la création : “No weight of expectations, Just joy in what in what you’d found.”.
Tim m’avait ébloui la première fois avec son prog victorien dans < href="http://neoprog.eu/chronique/tim_bowness/abandoned_dancehall_dreams" >Abandoned Dancehall Dreams et un peu déçu avec Stupid Things That Mean The World. Avec Lost In The Ghost Light, il m’offre mon second coup de coeur 2017, un magnifique concept album introspectif servi par une atmosphère toute particulière et une musique progressive délicate. Merci Tim pour cette merveille !
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Vidéo :