Titres
Formation en 2008
Georges Prokopiou [chanteur], Kostas Konstantinidis [guitariste], Panos Kiftis [bassiste], Makis Tsamkosoglou [clavier], Georges Boukaouris [batteur]
Je porte un pacemaker musical, et certains jours des alternateurs font battre mon coeur. Entre la moussaka et la feta, j’ai tendu l’oreille vers la dix-huitième lettre de l’alphabet, le Sigma, première du mot “Silence” en grec.
Après Human en 2014, Mother Of Millions, un groupe de rock alternatif d’Athènes, revient le 3 novembre avec Sigma, un album neuf titres qui m’a fait chavirer.
Il s’agit, une fois encore, d’une rencontre avec des cordes vocales, celles de Georges Prokopiou, dont la voix m’a bouleversé. Si le chant m’a happé, le rock alternatif de Mother Of Millions m’a subjugué. Dans alternatif, il y a cette notion de changement, changement de style mais cependant assez peu de variation entre les morceaux. Tout le contraire de Mother Of Millions qui, tout en respectant les codes du genre, l’enrichit d'ingrédients post rock, progressifs, djent et metal.
Un concept album sur la loi du silence, cette dictature du corps et de l’esprit qui ne peut être brisée que si tout le monde ne parle que d’une seule voix pour s’élever contre l'oppression du mutisme.
Sigma va vous réserver bien des surprises comme ‘Their Passage, The Light’, un instrumental folk où guitares, percussions et violon vous tendent un piège au milieu du rock alternatif. Une musique où piano et guitares électriques prennent une grande place au même titre que le chant (‘Sigma’).
‘Silence’ s’inscrit dans un alternatif quasi académique que Mother Of Silence aurait pu se contenter de développer une heure durant. Mais, au lieu de cela, ils n’auront de cesse de nous surprendre tout au long de l’album. Un titre qui, comme ‘Rome’, fait partie de mes préférés de Sigma. ‘Collision’ serait à classer dans le metal alternatif avec ses cris et une petite tendance au djent, brisant l'apparente douceur de l’album. ‘The Rapture’, un nouvel instrumental cinématique quasi expérimental, inspiré de la BO de Blade Runner, surprend une fois encore, alors que ‘Shine’ et ‘Spiral’ possèdent une écriture metal progressive presque classique. Piano, claviers, guitare acoustique, folk, post rock, progressive et metal, percussions, violon, récitatif (‘Emerge’, ‘Shine’), cris de foule (‘Rome’), Sigma propose du rock alternatif inventif teinté de prog et de metal doublé d’un chanteur fabuleux. Il ne m’en fallait guère plus pour que je tombe sous le charme. Mais lorsque j’ai découvert qu’un concept album se cachait derrière la musique de Sigma, je suis resté sans voix. Magnifique.
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