Titres
Invités :
Steve Hackett [Guitare], Guthrie Govan [Guitare], Anders Wollbeck [Claviers et programmation, co-producteur], Tony Levin [basse], Jonas Reingold [Basse], Nick D'Virgilio [Batterie, percussions], Sheona Urquhart [Chant, chœur (7)], Ell Jade [Chant, chœur (7)],
Tania Doko [Chant, chœur (7)], Nick Beggs [Chœur (7)].
Quel bonheur de croiser cet artiste au gré du flot incessant des créations musicales de la galaxie progressive ! Il y a urgence, si vous ne le connaissez pas bien encore, de se plonger dans son univers car le bonhomme poursuit une carrière jalonnée de pépites.
Que ce soit dans sa carrière solo ou les projets auxquels il a participé, Unifaun, The Agents Of Mercy ou encore sa contribution actuelle au Genesis Revisited de Steve Hackett (son timbre de voix se situant entre Peter Gabriel et Phil Collins), Nad ne dépare pas dans un casting de copains musiciens haut de gamme où il apporte une plus-value artistique indéniable.
‘The Regal Bastard’ est le dernier volet d’une trilogie basée sur les aventures d’un vampire au dix-septième siècle, un prince des ténèbres, épris d’amour, en quête d’une union improbable avec une princesse de la lumière ; dans ce dernier épisode, le vampire éconduit entreprend le voyage de retour non sans faire quelques étapes épiques pour notre plus grand plaisir.
Et vous n’allez pas être déçus si vous avez kiffé l’opus précédent, The Bride Said No, car nous voilà délicieusement replongé dans un rock progressif symphonique crossover, moins agité certes, mais toujours aussi original et captivant.
L’histoire débute avec un ‘I Am The Sea’ gorgé de feeling, une introduction idéale à la mesure de la voix caméléon de Nad, un titre toutes voiles dehors où la rythmique et la guitare briseront votre vague à l’âme immédiatement.
Suit entrainant ‘Oahu’ aux touches folkloriques surprenantes et un rebond progressif final alléchant (ah ! ces petites notes de clavecin bienvenues !) ; décidément, le vampire semble très heureux d’avoir abordé l'île de Oahu dans l’archipel de Hawaï !
Bizarrement, le titre qui suit, ‘Whoa (Always Been Without You)’, très pop, ne m’a pas convaincu, trop linéaire, presque hors sujet quand on écoute l’album dans sa continuité ; comme transition, j’eus préféré, par exemple, le titre bonus ‘The Lake Isle of Innisfree’ plus court mais qui aurait été une respiration idéale aux arrangements subtils, mais je laisse à l’auteur la paternité de son scénario bien modestement.
Qu’importe puisque ‘Meet Your Maker’ va tout emporter sur son passage, un titre aux reflets funky, R’nB’, aux chœurs juste parfaits, une petite merveille qui précède l’épique ‘The Regal Bastard’ ; une véritable épopée baroque, guidée par une assise rythmique sans faille et zébrée par des cordes, un piano virevoltant et une dernière partie progressive époustouflante à la fois puissante et cinématographique ; un brassage musical époustouflant je vous dis !
Le vampire errant aborde enfin ses rivages familiers, home sweet home, et les deux derniers titres qui s’enchaînent respirent le calme et la sérénité ; ‘Leave Me On These Waters’ s’écoule au gré de la voix chaleureuse de Nad, épaulée par des vocalistes hors pair, et d’une mélodie accrocheuse pour s’éteindre magnifiquement par un solo de guitare très « bluesy » de Guthrie Govan ; enfin, ‘Honey I’m Home’ est incontestablement un hymne au bonheur, un instrumental aux chœurs « pacificateurs » qui s’achève par un feu d’artifice à la guitare signé Steve Hackett.
Définitivement, comme son prédécesseur The Bride Said No, cet opus est une magnifique réussite et est pour moi comme une pierre philosophale musicale, l’art de fondre dans un moule progressif classique les matières premières avec talent et passion par son approche moderne, dynamique, constellée en permanence de touches musicales et vocales originales qui font mouche.
Bref, chassez vos peurs et vos aprioris, ce vampire musical aspire votre mauvais sang pour ne faire subsister dans vos veines qu’un fluide bienfaisant de bonheur.