Titre : Jesus Christ The Exorcist
Groupe : Neal Morse
Sortie : 2019
Label : Frontiers Music
Format : CD
Genre : Rock opéra

La chronique

Titres

• Introduction
• Overture
• Getaway
• Gather The People
• Jesus’ Baptism
• Jesus’ Temptation
• There’s A Highway
• The Woman Of Seven Devils
• Free At Last
• The Madman Of The Gadarenes
• Love Has Called My Name
• Better Weather
• The Keys To The Kingdom
• Get Behind Me Satan
• He Must Go To The Cross
• Jerusalem
• Hearts Full Of Holes
• The Last Supper
• Gethsemane
• Jesus Before The Council And Peter’s Denial
• Judas’ Death
• Jesus Before Pilate And The Crucifixion
• Mary At The Tomb
• The Greatest Love Of All
• Love Has Called My Name (Reprise)

Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier]

Spock’s Beard, Flying Colors, Transatlantic, The Neal Morse Band, sans parler de sa carrière solo, cet homme ne se repose-t-il donc jamais ?



L’infatigable et très religieux Neal Morse nous revient avec un nouveau double album. Du rock opéra cette fois après nous avoir infligé le progressif symphonique de tous les excès, The Great Adventure. Une fois encore, Neal revient à la religion avec pas moins de vingt-cinq morceaux et cent-dix minutes de musique. Ce serait un de ses amis qui lui aurait soufflé en 2008 l’idée de Jesus Christ The Exorcist, un rock opéra comme le fut en son temps Jesus Christ Superstar.

Ne nous mentons pas, après l’indigestion liée à la continuation de The Similitude Of A Dream, j’étais bien résolu à ne pas monter à bord de l’arche de Neal. Mais je suis un incorrigible curieux. Je n’ai pu m’empêcher d’aller inspecter la charpente du navire, une tâche de longue haleine si l’on considère la taille de l’ouvrage. Une fois que j’eus fini la visite, le déluge avait commencé. Il était trop tard pour descendre et rejoindre la côte à la nage. Alors je suis resté à bord, du persil dans les oreilles pour ne pas entendre les sermons.



Si le thème du rock opéra m’agace, j’ai été indubitablement séduit par la composition. Pour ne citer que quelques passages, ‘Jesus’ Temptation’ (pièce de plus de neuf minutes) possède une fabuleuse introduction instrumentale, ‘The Woman Of The Seven Devils’ est un magnifique blues rock chanté par Talon, ‘Free At Last’ est assurément le tube du rock opéra, ‘Get Behind Me Satan’ pousse les potards heavy rock à fond, ‘He Must Go To The Cross’ poursuit dans le hard rock, et que dire de ‘Judas’ Death’ ou du délicieux duo vocal de ‘The Greatest Love Of All’ ?

Dans le rôle principal nous trouvons Ted Leonard, dans le rôle du traître Nick D’Virgilio, dans celui de la pierre ponce, Neal Morse lui-même. Comme les apôtres, douze voix chantent dans ce rock opéra, démons, pharisiens, disciples, le diable et la sublime Marie Madeleine incarnée par Talon David.



Pour la première, en 2018, les musiciens se composaient de Neal, Bill, Randy, Eric et Paul Bielatowicz et hormis ce dernier, nous retrouvions The Neal Morse Band presque au complet.

Malgré la démesure de Neal, Jesus Christ The Exorcist ne souffre pas des excès de The Great Adventure. La variété des voix, l’équilibre entre pièces symphoniques et compositions plus aérées, le ton nettement plus rock que progressif nous ramènent vers le Spock’s Beard des débuts. La propagande religieuse mise à part (après tout il raconte une histoire et je suis nul en anglais), ce double album est une bonne surprise. Il n’arrive tout de même pas à la cheville de la comédie musicale de 1973 qui résonne encore dans nos têtes.

Les enfant de prêtres, enfin reconnus, vont certainement apprécier ce cadeau tombé du ciel, de même que les amateurs de rock opéra pas complètement anti cléricaux. Assurément un album qui serait à découvrir en live.

Rédigé par Jean-Christophe le 28/06/2019