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City Of The Sun
Seven Impale - City Of The Sun
Titre : City Of The Sun
Groupe : Seven Impale
Sortie : 2014
Label : KARISMA RECORDS
Format : CD
Genre : Fusion

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Titres

  • Oh My Gravity !
  • Wind Shears
  • Eschaton Horo
  • Extraction
  • God Left Us for a Black Dressed Woman

Formation en 2010

Ulf Reinhardt [batteur]

City of the Sun

Seven Impale

Formé en 2010, à Bergen, Norvège

Genre : jazz-rock progressif

Membres :
Stian Økland : chant, guitares
Fredrik Mekki Widerøe : batterie
Benjamin Mekki Widerøe : saxophone
Tormod Fosso : basse
Erlend Vottvik Olsen : guitare
Håkon Vinje : claviers

Discographie :
Beginning/Relieve, EP digital, Karisma Records, 2013
City of the Sun, Karisma Records, 1er septembre 2014

1. Oh, My Gravity! (10:08)
2. Windshears (6:44)
3. Eschaton Horo (8:46)
4. Extraction (6:48)
5. God Left Us for a Black-Dressed Woman (14:41)

Groupe récent de la scène norvégienne, Seven Impale avait déjà laissé une belle impression en 2013 avec son premier EP 5 titres digital, Beginning/Relieve.
Toujours sous l’égide de Karisma Records et, pour cette fois, la houlette du producteur Iver Sandøy (Enslaved, Krakow…), le sextet de Bergen nous propose pour la rentrée un premier vrai CD 5 titres (dont 2 dépassent les 10 mns).
On sait la scène scandinave prolifique et capable d’accoucher du meilleur comme du pire (je laisse le lecteur remplir les deux catégories comme il l’entend).
Et là, à croire que votre serviteur a beaucoup de chance en ce moment, on tient un petit bijou qui confirme tout le potentiel décelé chez nos jeunes Nordiques.
City of the Sun porte décidément bien son nom, tellement ce disque est lumineux : porté par une musique qui met en avant un saxophoniste brillantissime et un chanteur à la voix d’une suavité acidulée, l’album présente un groupe qui n’est pas en reste dans son intégration des originalités les plus maîtrisées et abouties d’un jazz-rock progressif dont l’étendue va de King Crimson à Meshuggah en passant par Van der Graaf Generator et consorts.

seven impale

City of the Sun ouvre sur un long "Oh my Gravity!" débutant sur une ligne de saxophone tout en décalage rythmique avant que l’ensemble de la bande ne nous gratifie d’une ouverture crimsonienne où tout le monde s’en donne à cœur joie et sur laquelle le chanteur, Stian Økland, fait traîner quelques intonations dignes d’Adrian Belew avant de friser avec Tim Buckley, Peter Hammill ou Magnus Lindgren (Black Bonzo)… Les joyeux drilles enchaînent les changements de tempo, les syncopes, une basse tout en fuzz, une batterie qui tient la baraque, un clavier qui nous envoie de l’orgue dégoulinant, des guitares acérées et le saxophone de Benjamin Mekki Widerøe qui s’amusent à s’entremêler dans une diablerie confondante. Le morceau se termine en douceur, nous laissant déjà scotché par la gravité de son titre !
"Wind Shears" s’annonce comme une brise légère où les accents jazzy du groupe se mettent en avant avec des guitares cristallines, une rythmique qui swingue (Fredrik Mekki Widerøe, le batteur, a écouté son Bill Bruford), avant que les boucles frippiennes ne viennent donner alternativement un aspect psychédélique ou métallique. Le chant, toujours dans un anglais irréprochable, est plutôt discret sur ce morceau, mais le traitement du mixage lui donne une ampleur hypnotique, avec des chœurs et des envolées finales qui permettent au saxophone et aux guitares de nous emporter à nouveau…
Pas le temps de s’en remettre que déboule "Eschaton Horo" et son thème entre musiques arabe et espagnole, débouchant sur une partie chantée d’une beauté renversante accompagnée par une ligne de basse magnifique de Tormod Fosso. Les cocottes de guitares, un clavier tout en nuances, un saxophone suave… et Seven Impale lâche la cavalerie où les guitares de Stian Økland et Erlend Vottvik Olsen ont la part belle, à l’unisson d’un saxophone orgasmique qui prouve toute sa qualité vers la fin du morceau, de concert avec le retour d’un chant qui vous laisse vraiment pantois (et d’aucuns pourraient vous dire combien je suis tatillon quand il s’agit du chant).
"Extraction" attaque comme une furie et cette fois, c’est l’orgue de Håkon Vinje qui aura la vedette au final, là où les rythmiques nous font encore du yoyo himalayen. Økland change de registre vocal et nous montre qu’il a également de la puissance. On est dans un registre plus classique avec au milieu du morceau un solo de guitare bluesy et un piano tout en légèreté avant que l’orgue ne reprenne droit de cité pour emmener l’ensemble vers un final déjanté. Une pure merveille !
Comme on dit dans une pub actuelle bien idiote (pléonasme ?) : et c’est pas fini ! A la lecture du titre du dernier morceau et à sa durée, on se demande ce que ces bougres vont encore pouvoir inventer et à quoi va ressembler cette femme en noir qui fait que Dieu nous a laissé tomber.
Les sons des claviers se font quelque peu floydiens, de même que le riff de guitare qui revient comme les vagues sur la grève. Seven Impale exprime toute sa maîtrise sur ce morceau, passant d’ambiances douces à tendues en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. On monte le son, on ferme les yeux, la musique pénètre vos pores et vous fait tressaillir à tous les instants, portée par un chant déchirant. Au mitant, le jazz-prog s’invite et le meilleur du Crimson des 70s apparaît comme une évidence. Les alternances d’arrangements tombent toutes à propos, les musiciens se font subtils ou enragés, les chœurs emportent tout sur leur passage, les contours de la femme en noir se dessinent, avant 3 minutes finales de pure merveille entamées par les claviers de Vinje (et où quelques accents à la Porcupine Tree nous rappellent à quel point ce groupe nous manque) avant que les guitares ne nous plantent en pleine ascension. Une claque, une vraie, en plein visage, vlan, c’est fini…
Difficile de vous donner une idée plus précise de l’effet suscité par ce City of the Sun… Ah, si, écoutez l’extrait de l’EP précédent ci-dessous et dites-vous bien une chose : ce n’est que roupie de sansonnet par rapport à ce qui vous attend le 1er septembre !
Plus qu’une chose à faire : précommandez l’album, ce sera une des révélations de 2014, foi de hobbit !


Rédigé par Henri le 30/07/2014
Commentaires

Hallelujah, on dirait Jeff Buckley le chanteur... Probablement mon coup de coeur de l'été! A suivre de près, ces petits génies influencés par le King Crimson, et les 70's, bien mieux qu'Opeth et Sir Wilson pour ma part.
Le 30/07/2014 par Chris