Titres
Formation en 2015
Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier], Mike Portnoy [batteur], Eric Gillette [chanteur,guitariste], Randy Georges [bassiste], Bill Hubauer [clavier]
Invités :
Chris Carmichael : violon, alto, violoncelle
Eric Darken : percussions
Ann, Alfreda et Regina McCary : chœur
Sarah Hubauer : saxophones
Spencer McKee : marimba
Dave Buzard : stomps
Bruce Babad : saxophone
Steve Herrman : trompettes
Jim Hoke : saxophones
Rich Mouser : guitares
Au dix-septième siècle, John Bunyan, un fils de chaudronnier, fut emprisonné pour avoir prêché dans une paroisse dissidente. Au cours de ses longues années d’incarcération, il prit sa plume pour écrire quelques ouvrages dont un roman initiatique célèbre outre Manche, The Pilgrim’s Progress. Le voyage d’un homme qui quitte son foyer pour d’autres sphères moins matérialistes, un chemin parsemé d’épreuves.
Voici en quelques mots, un bref résumé des cent minutes du nouveau Neal Morse Band, un double concept album, écrit et composé par Neal, Mike, Bill, Eric et Randy, avec la complicité de douze autres artistes.
La peinture centrale en deux volets de Paul Whitehead (illustrateur entre autres de Nursery Crime) raconte en quelques traits naïfs cette aventure déclinée en un unique titre de vingt trois pistes. Une symphonie initiatique, mystique et progressive, qui de la bouche de Mike Portnoy, peut être considérée comme l’Album de leur carrière.
Et je l’avoue, ce double album m’a laissé sans voix. Je suis un fan de Neal et de ses compères, fan de Flying Colors, Neal Morse, Transatlantic et Spock’s Beard ancienne époque, bref un indécrottable. Mais là… Là nos cinq bonshommes ont décidé de mettre les petits plats dans les grands. Outre le concept ambitieux, ils sont allés puiser dans les claviers de Genesis, les atmosphères de Pink Floyd et d’autres pour composer leur musique. Les amateurs de Neal connaissent bien son écriture, un style empathique et parfois grandiloquent. Dans The Similitude of a Dream, le quintette revient à un prog 70’s moins démonstratif, dans l’esprit de Snow de Spock’s Beard. Au cours de cette heure quarante, vous n’entendrez que trois instrumentaux ‘Overture’, ‘The Slough’ et ‘The Battle’, ainsi qu’une seule pièce de grande taille ‘Broken Sky / Long Day’. Autant le dire tout de suite, le livret fourmille de petits signes qui forment des mots et des phrases en anglais. Vous pourrez vous contenter de la musique et du chant qui se suffisent à eux-mêmes pour apprécier l’album. Si vous êtes plus courageux, je vous invite à lire cette histoire : “The Pilgrim’s Progress from This World to That Which Is To Come; Delivered under the Similitude of a Dream”.
Le narrateur rêve qu’il doit échapper à sa vie. Il décide de tout quitter pour donner un sens à son existence. Mais les siens le traitent de fou et la femme qu’il aime refuse de le suivre. Il cherche longtemps avant de trouver sa voie, un chemin qu’il ne peut encore emprunter car le fond de son âme est toujours la même. Il erre d’épreuves en rencontres, apprenant sur lui et sur les autres, et quand il échappe enfin à ses démons, un dernier combat l’attend. Celui qu’il doit gagner pour ne pas retourner à sa vie d’antan. Au bout du chemin, il trouvera finalement la paix. ‘The Man in the Iron Cage’, le groupe semble rendre hommage à l’auteur John Bunyan, un homme dans sa prison : “I used to be someone who showed to the others the way, but now I’m lost.”.
Violon, alto, violoncelle, saxophones, marimba, trompettes, percussions et choeur enrichissent la musique du Neal Morse Band. L’âme du Genesis de Foxtrot et Nursery Crime comme de Queen et de Pink Floyd planent sur ce concept dans lequel vous retrouverez également les classiques de Neal Morse et quelques surprises. C’est Neal qui chante, secondé par Eric, Bill et même parfois Mike. Randy se contentant juste d’être le bassiste génial du groupe.
The Similitude of a Dream est une symphonie (‘Long Day’) avec ses temps forts (‘City of Destruction’, ‘Confrontation’, ‘The Battle’), du jazz fusion (‘The Slough’), un peu de gospel (‘Breath of Angel’), une délicieuse guitare jazzy (‘Draw The Line’), du rock (‘I’m Running’) et de nombreux rappels à Genesis comme ‘The Mask’ où l’on croirait entendre Tony Banks au piano. Il n’y a que ‘Freedom Song’, joué au banjo, et qui, au milieu de ces vingt-trois pièces, ne semble pas vraiment à sa place.
Assurément moins facile d’accès que son prédécesseur The Grand Experiment, nettement plus copieux également, The Similitude of a Dream va compter parmis les grands concept albums progressifs, soyez-en certains. La musique est brillante, l’histoire prenante et même les agnostiques de mon genre n’y trouveront rien à redire.
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Vidéo :