Titres
Formation en 2015
Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier], Mike Portnoy [batteur], Eric Gillette [chanteur,guitariste], Randy Georges [bassiste], Bill Hubauer [clavier]
The Neal Morse Band
Musiciens :
Neal Morse : chant, guitare et claviers
Mike Portnoy: batterie
Randy George: basse
Bill Hubauer: claviers, chants
Eric Gillette : guitares, chant
Mais quand Neal se posera-t-il ? Kaleidoscope, Song From November, la tournée Kalivoscope avec la crève, Second Nature et maintenant The Grand Experiment, cela fait tout de même quatre albums studio en une année, un live et deux tournées internationales. Et il revient bientôt sur scène le bougre avec The Neal Morse Band. Mais à quoi carbure-t-il depuis son départ de Spock’s Beard ? Ha oui, on sait…
Pour être totalement honnête avec vous, je n’attendais pas grand-chose d’un nouveau Neal Morse. D’ailleurs il n’était pas prévu dans mes achats à venir. Même si Neal reste pour moi un formidable artiste charismatique, à quelques exceptions près, ses albums solos restent un peu en-dessous de ses projets parallèles. Mais nous avons un devoir, nous, obscurs tâcherons de la chronique, celui d’écouter pour vous, le meilleur comme le pire et vous rapporter ce que nous avons cru percevoir…(ça fait pitié n’est-ce pas ? non ? Bontempi…).
La vidéo “The Grand Experiment” m’avait tout de même titillé, sympa le titre. L’idée même d’un album où notre pape du prog laissait aux cardinaux plus de liberté, où le destin musical de l’album n’était pas gravé dans les tables de la loi, semblait prometteuse également. Mais quand, pour la première fois, “The Call” a résonné dans mes tympans, mon cœur s’est emballé.
Deux monuments ornent The Grand Experiment, “The Call” en guise de mise en bouche, “Alive Again” comme plat de résistance. Au milieu, il reste juste assez de place pour trois titres plus modestes, traités injustement de faibles par des grognons, “The Grand Experiment”, le pathos “Waterfall” et l'improbable “Agenda”. Nous allons détailler tout cela. Tout d'abord, comprenez bien que la première surprise viendra de ne pas retomber sur les travers musicaux de Neal que l'on retrouve sur bien des albums de Transatlantic, Flying Colors et Neal Morse, travers que j'aime au demeurant mais qui peuvent user à la longue. Le son de ce Neal est nouveau, sans doute lié à la manière dont a été écrite la musique. Car il s’agit du Neal Morse Band, un groupe en réalité et plus des musiciens qui jouent avec un artiste, la différence est de taille. Le son est donc assez différent, sur les guitares, les claviers, et sur le chant car Neal cède souvent son microphone, ce qui là aussi est assez nouveau. Pour la batterie, désolé, vous devrez faire avec barbe bleue, moi franchement je n'y trouve jamais rien à redire, c'est un des plus grands du progressif. Même chose pour la basse, j’aime beaucoup le son de Randy. Eric Gillette à la guitare et au chant n’est pas mal non plus soyons clair. Reste Bill Hubauer, dont je ne connais pas le pedigree, mais qui à l’écoute des magnifiques claviers qui agrémentent The Great Experiement semble une recrue intéressante pour The Neal Morse Band.
“The Call” explose littéralement, brillant, technique, alliant le savoir-faire de Transatlantic sans la démesure qu’on leur connaît. Claviers, batterie, guitares, basse et chant à l’unisson pour plus de dix minutes fabuleuses, sachant se poser pour mieux rebondir. Randy et Mike sont à l’honneur c’est évident, mais les guitares et claviers nous éblouissent également, de la magie à l’état pur.
C’est avec “The Grant Experiment” que je serai le moins enthousiaste. La bête est trop rock pour ma sensibilité. Bien entendu, quand les instruments prennent le contrôle de la partition, même si cela ne dure pas très longtemps, j’oublie très vite l’aspect rock’n’roll pour me régaler de la distorsion hargneuse des six cordes.
“Waterfall” sera la bluette des cinq morceaux. Guitare acoustique et harmonies vocales, un air irlandais plane sur la mélodie toute simple. Neal a toujours excellé avec ses pièces où l’émotion est à fleur de peau. Celle-ci n’échappe pas à la règle. Je suis envoûté.
Avec le morceau qui suit, vous serez surpris. Nous avons échangé entre chroniqueurs à son sujet et les avis sont, très, très, partagés. Du rejet total à la jubilation extatique pour ma part. Mais d’où vient l’idée de cet OVNI qui arrive comme un cheveu sur la soupe, semant la pagaille là où régnait l’ordre ? “Agenda”, pour le planning surbooké d’un musicien débordé ? ben oui, lève le pied Neal ! Super pétage de plomb musical décalé, improbable, qui fait une excellente coupure avant d’attaquer un plat plus que copieux.
Un album sans un énorme titre démesuré ne serait pas un album avec Neal Morse. “Alive Again” est-il encore une chute de transat ? Assurément non. La pièce n’en porte pas du tout les stigmates, pas plus que du Flying Colors ou du Neal Morse habituel. “Alive Again”, je le comparerais à un medley de titres fantômes venus de notre inconscient progressif. Plus de vingt-six minutes où sont juxtaposées les références les plus folles du prog, à la manière de Dream Theater sur “Octavarium”. Vous êtes en droit de détester ce genre d’exercice de style, mais dans ce cas pourquoi écouter encore du rock progressif ? Je ne vous cacherai pas ma joie à écouter “Alive Again”, autant ce genre de chose peut-être mal fait, autant avec ces musiciens, nous avons affaire à de l’horlogerie suisse qui mélange Queen, Genesis avec des cuivres à la Collins sans faux pas. Brillantissime !
Parfois j’aime le moment de conclure une chronique, lorsque j’en ai fini avec un album. Là, pour la seconde fois de l’année, c’est un déchirement. Je fais durer le plaisir, me passe encore une fois l’album, au casque pour en apprécier toutes les nuances, une autre sur les enceintes, très fort, pour le sentir dans les tripes. Je sais que je ne le réécouterai plus avant qu’arrive le CD que j’ai finalement commandé pour profiter un peu plus du son et des titres bonus qui viendront avec. Il s’agit du plus beau Neal Morse qu’il m’ai été donné d’écouter à ce jour même si ce n’est pas un album solo, il dépasse de loin Transatlantic et Flying Colors que je révère pourtant. Si vous aimez Neal, Mike, Randy, ne passez pas à coté de The Grand Experiment, c’est un indispensable.
Site : http://www.nealmorse.com/
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Vidéo officielle :