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The Oubliette
The Reticent - The Oubliette
Titre : The Oubliette
Groupe : The Reticent
Sortie : 2020
Label : Heaven & Hell Records
Format : CD
Genre : Metal progressif

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Titres

  • Stage 1 – His Name Is Henry
  • Stage 2 – The Captive
  • Stage 3 – The Palliative Breath
  • Stage 4 – The Dream
  • Stage 5 – The Nightmare
  • Stage 6 – The Oubliette
  • Stage 7 - ________

Formation en 2006


Comme dans Emile Jacotey, un vieil homme parle dans The Oubliette. Comme dans l’album de Ange, The Reticent raconte une histoire. Mais contrairement à Emile, Henry ne parle pas du temps d’avant, il vit dedans. The Oubliette parle de la maladie d’Alzheimer pendant plus d’une heure et restitue par le chant et la musique la souffrance d’un homme perdu dans ses souvenirs.

The Reticent

The Reticent ne propose pas que des thèmes joyeux, après le suicide en 2016 avec On The Eve A Goodbye, et aujourd’hui The Oubliette. Leur musique metal progressive prend ses racines chez Porcupine Tree, Opeth, The Contortionist ou encore King Crimson, alternant chant clair et growl, parsemée de quelques dialogues et d’un zeste de cinématique.

Le metal se marie à des éléments latino, jazzy, rétro progressif, alternatif, sur des pièces allant de six jusque douze minutes où les rebondissements et changements de styles sont de rigueur. Accrochez-vous, The Reticent installe ses auditeurs à bord d’un chariot de grand huit.

Si la voix claire de Chris propose de magnifiques passages (au début de ‘His Name Is Henry’ par exemple), ce n’est pas forcément le cas du growl vomito qui ponctue certains morceaux (‘The Nightmare’). Voilà le seul élément que je peux reprocher à The Oubliette qui fait un quasi sans faute. D’autant que de par son écriture, ce concept album en rappelle un autre composé en 1988, et quel concept album, puisque je veux parler de Operation Mindcrime.

Chacun des sept morceaux débute sur des bruitages et voix enregistrées: celle de Henry, le vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer, celle de sa fille qu’il ne reconnaît plus, celle du médecin qui pose le diagnostic, celle de l’infirmière qui tente de rassurer le patient, des introductions qui font écho au chef-d’oeuvre de Queenrÿche. Des échos, vous allez en découvrir d’autres tout au long de cette heure en compagnie de The Reticent. La musique, même si elle semble très fortement marquée par Porcupine Tree, particulièrement pour les riffs de guitares (‘His Name Is Henry’, ‘The Captive’), réserve bien des surprises, comme cette référence à In The Court Of The Crimson King (1969) dans ‘The Dream’, ces éléments latinos à la Aisles (‘His Name Is Henry’), un court thème folk dans ‘The Palliative’ ou du metal symphonique chauchemardesque doublé de growl (‘The Nightmare’). Des percussions, du saxophone et un piano s’invitent également sur ‘The Capture’ lorsque du cinématique angoissant habille ‘The Dream’. The Oubliette ne contient qu’un seul instrumental à la Howard Shore, un titre sans nom, qui s’achève sur un extrait de discours sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer aux U.S.A. dans les prochaines années.

Le concept de The Oubliette n’éclipse à aucun moment la musique, proposant de nombreux niveaux d’écoute. L’histoire d’Henry et son dénouement posent le complexe débat de la souffrance et le droit d’y mettre un terme définitif, un débat qui dans l’hexagone est loin d’aboutir à une solution satisfaisante, comme le prouve tristement l’actualité.


Rédigé par Jean-Christophe le 09/10/2020
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