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Kaleidoscope
Transatlantic - Kaleidoscope
Titre : Kaleidoscope
Groupe : Transatlantic
Sortie : 2014
Label : Inside Out Music
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

  • Into The Blue
  • Shine
  • Black as the Sky
  • Betond the Sun
  • Kaleidoscope

Neal Morse [chanteur,guitariste,clavier], Mike Portnoy [batteur], Roine Stolt [chanteur,guitariste], Pete Trewavas [bassiste]

Transatlantic, depuis ses débuts, nous livre une musique qui au fil des albums n’a guère évolué, non que je m’en plaigne, car franchement leur discographie est irréprochable, mais je me demandais si un jour, le quatuor de musicos acharnés, se risquerait sur un autre territoire.

Et bien c’est chose faite, avec Kaleidoscope, Transatlantic sort du rang, un peu seulement, ne prenez pas peur.

Kaleidoscope ce sont cinq titres et soixante quinze minutes de musique, sans parler du CD de reprises et du DVD. Cinq titres dites-vous ? Oui ils n’ont pas eu froid aux yeux. Deux énormes pièces magistrales, mais alors vraiment magistrales qui comme des presse-livres en fonte (des éléphants) soutiennent trois petits titres bien timides. A ma droite Into The Blue, vingt cinq minutes, à ma gauche Kaleidoscope, trente cinq minutes, au centre Shine, Black As The Sky et Beyond The Sun.

Qu’est-ce que Kaleidoscope a de différent face aux précédents opus du paquebot ? La différence c’est Into The Blue . Rien de radical, Transatlantic n’a pas viré au Doom Métal comprenons nous bien. Il y a pour commencer cette ouverture au violoncelle que l’on doit à Chris Carnichael qui lance du grand classique à la Neal Morse. Il y a la basse de Pete qui est nettement plus présente que d’ordinaire, il y a voix de Daniel, le côté carrément rock de l’instrumental. Le mastodonte comporte sa dose d’éléments très classiques, les envolées de guitare au son si reconnaissable, mais vous avez également cette grosse voix surprenante à la dixième minute après le passage de basse, de petites choses en fait, mais pour Transatlantic on pourrait presque les qualifier de osées. Bref j’adore furieusement ce titre que je place au top absolu de ce qu’a composé à ce jour le super groupe. Il me fait penser au prochain Bigelf en fait, sauf que le morceau dure cinq fois plus longtemps.

Shine est un chouette morceau, facile après le précédent, sans surprise mais tellement bien fait que l’on pardonne. Du Transatlantic quoi.



Black As The Sky fait également du transat au soleil, mais vous apprécierez le travail basse batterie vraiment excellent. Derrière les claviers un peu criards se glissent quelques trouvailles sonores succulentes, des petites touches noyées dans l’ensemble trop brillant parfois. Le titre aurait besoin d’un peu plus de temps pour se raconter vu sa densité, mais un CD possède des limites physiques et là elles sont déjà atteintes. Dommage, ce sera le titre moyen de l’album.



Beyond The Sun m’a fait fondre. Le genre de morceau où Neal Morse met toute sa sensibilité, le truc qui vous fait pleurer lorsqu’il le chante sur scène, piano guitare chant et violoncelle, c’est complètement mélo et alors ? Si j’aime, j’ai le droit d’être fleur bleue non ? Et vous savez quoi ? Je vous le donne en mille, c’est Neal qui a écrit ce texte…

Enfin arrive the master piece, Kaleidoscope et ses trente cinq minutes de marathonien. Le morceau porte bien son nom, c’est un patchwork musical technique et complexe, à la Octavarium de Dream Theater, sorte de medley monumental entre Genesis, Pink Floyd, Flower Kings, classique, rock et progressif à la fois. Hélas mes connaissances musicales sont trop légères pour faire le tour des emprunts, on pourrait ouvrir un forum sur le sujet tant il y a à dire. Sur cette grande demie heure, il y a des moments de grâce absolus, comme le passage au violoncelle qui est encore une fois magique. Il y a également de la douleur, car il faut avaler cette pièce puis la digérer, un nombre important d’écoutes vous sera nécessaire sans doute pour commencer à l’appréhender, quand à en faire le tour, n’y comptez pas. Je lui préfère de beaucoup Into The Blue (oui vous allez crier, mais c’est ainsi, désolé).

Une des grandes qualité de ce dernier né de Transatlantic, c’est un mixage aux petits oignons dont toutes leurs productions n’ont pas forcément bénéficié. Un son bien équilibré qui comme je l’ai écrit plus haut met en valeur Pete et Mike sans que le reste en pâtisse. Chapeau à Rick Mouser pour ce travail d’orfèvre.

Le CD bonus comprend huit reprises du Yes, du Moody Blues, du ELO, du Crimson et d’autres. Je ne suis pas fan de reprises, les originaux étant souvent tellement plus beaux. Je ne passerai pas mes soirées à écouter ce bonus, mais je suis collectionneur, c’est ainsi. Cependant, cependant j’ai adoré les deux dernières, Indicipline et Night In White Satin qui sont sublimes, mais c’est sans doute principalement du à mes goût musicaux.

Pour le DVD, vous y trouverez le clip de Shine que vous avez déjà vu je pense, sinon regardez plus haut. Il y a le making of de Kaleidoscope qui ressemble à celui de Momentum, la présentation de l’équipe, des nouveaux claviers dont un mini Moog, un court débat de Pete sur la célébrité, les délires de Mike et Neal à table (ils sont souvent à table), la grande présence de Mike dans la composition, Mike enregistrant une session batterie, l’idée du titre, on a échappé à Hovercraft si si. J’aime bien fatalement la partie ou Neal enregistre Beyond The Sun, mais bon. Il y a également Rick qui nous dit quelques mots, l’homme de l’ombre qui a fait un si bon travail sur le mixage, l’enregistrement des covers le sixième jour, Mike enregistrant ses parties vocales dans le bus de tournée de Winery Dogs en Suisse et le making of du clip Shine à la fin tourné à Londres en Septembre. Un documentaire d’environ 95 minutes, filmées à l’arrache mais bien sympa, qui nous dévoile un peu de leur travail laborieux pour arriver à un album, six jours de la vie de quatre musiciens. Et à la fin un clin d'oeuil au prog Awards, la grande messe progressive annuelle, où les barbus et chevelus mettent des costumes cravates et disent merci devant des petits fours, Mike et Neal s’auto congratulent, et ils ont raison, ils font un fabuleux travail ensemble.

Comme d’hab, le quatuor est à son top, Portnoy devant ses fûts, Trewavas bien mis en valeur pour une fois, Stolt aux guitares assez excellent et enfin le maître de danse, Neal Morse avec son émotion, son côté démesuré qui ne le quittera jamais et qui fait son génie. Notons la participation de sieur Gildenlown qui ne pourra hélas être présent en live, il se remet lentement d’un séjour à l’hôpital, sûr il va nous manquer, de Chris Carmichael qui apporte un gros plus à certains titres avec son violoncelle et Rich Mouser et sa pedal steel guitar, présent il me semble sur Beyond The Sun.

Pour finir, Transatlantic reste lui même, énorme, démesuré, fait pour les fondus de rock progressif purs et durs. On n’écoute pas l’album en se brossant les dents (enfin pas moi), ni au petit déjeuner, ça peut-être indigeste mais quel talent !

Indispensable, cela va de soit !


Rédigé par Jean-Christophe le 29/01/2014
Commentaires

si Black As The Sky est le titre moyen de l'album..alors j'ose même pas imaginer la qualité d'écoute des autres!si j'avais besoin d'être convaincue de l'acheter..ta chronique l'a fait!merci!!!
Le 29/01/2014 par M.Spencer

C'est certain,le groupe reste fidèle à ses habitudes et les fans dégusterons avec tous les superlatifs du grand larousse. Perso, le seul intérêt de l'album c'est de réécouter la belle chanson des moody blues avec une qualité de son actuel. Vous l'aurez compris,rien de convaincant et pourtant c'est rigoureusement du prog.
Le 29/01/2014 par zamal