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Ktonik
Votum - Ktonik
Titre : Ktonik
Groupe : Votum
Sortie : 2016
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Metal progressif

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
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Titres

  • Satellite
  • Greed
  • Spiral
  • Blackened Tree
  • Simulacra
  • Prometheus
  • Horizontal
  • Vertical
  • Last Word

Piotr Lniany [], Adam Kaczmarek [], Zbigniew Szatkowski [clavier], Bartek Turkowski [], Adam Lukaszek [batteur]

J'ai découvert Votum en première partie de Riverside, et c'était en Avril 2014, au Grillen à Colmar. La formation m'avait intuitivement laissé une bonne impression, avec un métal qui sait se faire plus doux et introspectif à certains moments. Je me souviens surtout du visage impassible de Piotr qui ne transparaissait aucune émotion, et cela m'avait vraiment intrigué. Après la première partie de cette soirée 100% polonaise, j'avais donc promis de me pencher plus attentivement sur ce groupe originaire de Varsovie. C'est donc chose faite.

C'est bien connu, le temps file. Cette chronique ne fait plus tout à fait partie de l'actualité récente de Votum, qui a sorti son dernier album :KTONIK: il y a de cela déjà maintenant quelques mois. Voyez donc cet article comme le souhait de vous présenter et vous faire découvrir un groupe qui mérite d'être connu.

Votum

Votum est une formation qui va bientôt fêter ses quinze ans d'existence, et qui a déjà bien roulé sa bosse en tournée avec les ténors du genre tels que Opeth, Anathema, Pain of Salvation, Katatonia, Korn, et bien sûr Riverside. De Katatonia à :K(ta)tonik: la transition est toute trouvée. A l'instar des suédois, Votum nous introduit dans un monde assez sombre, mélancolique, et distille une ambiance brumeuse éthérée, à l'image de ce cœur cristal rouge sang suspendu entre ciel et terre et qui tente de s'extirper de l'attraction terrestre. Cette dualité Terre/Ciel se retrouve en effet constamment dans chaque titre de l'album. Les paroles plutôt énigmatiques donnent libre cours à une interprétation personnelle de chacun, mais il est indubitable que l'on retrouve là aussi sur cet opus les turpitudes de l'âme humaine coincée entre les ténèbres bassement terrestres et la lumière spatiale des étoiles, à moins que ce ne soit l'inverse. Bref, dans cet univers, tous les repères sont de toute façon là encore brouillés. La musique jouée passe allègrement d'une extrême à l'autre, à l'image de 'Greed' qui passe sans transition d'une séquence suspendue dans l'espace à une salve métallique rageuse, et de la voix de Bartosz qui passe d'une teinte vaporeuse à du simili growl. Fait assez bizarre, j'ai trouvé personnellement les titres les meilleurs à la fin de l'album, comme s'ils avaient été classés par ordre croissant.

'Satellite' mêle accords métalliques et batterie sourde qui pètent, guitare acoustique qui se perd dans l'espace, et refrain qui claque sur une structure classique couplet/refrain. 'Spiral' ravira ensuite les amateurs de métal. A part la basse martelée au début du titre, et un extrait de discours de Albert Hofmmann - chimiste allemand qui a découvert le LSD et qui s'était injecté cette substance afin de connaître et de décrire les effets de la molécule sur le corps humain -, ce titre a un air de déjà entendu. Disons que je n'y ai trouvé rien de bien novateur. 'Blackened Tree' distille une ambiance d'outre-tombe, avec une voix mélodique au chant, entre tristesse et félicité. 'Simulacra'; titre pas très varié non plus à mon goût, rebalance quant à lui la sauce - avec les bons gros bouts de métal dedans - accompagnée d'une voix haut perchée qui crie et enrage.

Votum - KTONIK

Le meilleur est pour la seconde partie de l'album et commence avec 'Prometheus', un Prométhée qui joue avec le feu et se brûle. Ce titre commence avec une voix implorante et se poursuit en sorte de litanie sur un piano solitaire, avant de partir sur une guitare mystérieuse et d'exploser enfin. La rythmique syncopée entre accords de guitare répétés en écho et le décalage avec la batterie est une superbe trouvaille, et produit un effet spatial bien senti. 'Horizontal' s'écoute en une sorte de prophétie annoncée, un titre là aussi bien fichu avec un intermède sympa qui fait entendre les percussions passées en mode tambours du Bronx légers. 'Vertical' est ensuite un de mes préférés de cet album. Le titre renoue avec cette dualité Terre/Ciel en une tentative d'évasion de ce monde terrestre, en une sorte d'élévation ('You can't deny the ground is bleeding, fly !'). On reste bien sûr en dominante métal progressif, les claviers interviennent dans les moments de silence, le solo de guitare zèbre encore une fois l'espace qui résonne. L'album se finit dans ce même registre noir avec 'Last Word', un titre qui débute avec une guitare acoustique énigmatique et laisse filer une voix lancinante perdue sur un motif hypnotique de guitare. Une voix qui égrène son 'Fly up high' en une sorte de supplique à un être perdu. Un titre noir, mélancolique, empreint de désolation, enveloppé de tristesse, et qui finit sur trois notes de piano inachevées.

Je dois bien avouer qu'avec ce dernier album, mon enthousiasme varsovien a été un peu douché. Le métal progressif distillé par :KTONIK: possède pour moi beaucoup moins de relief que l'album précédent, Harvest Moon, qui m'avait vraiment enchanté. Le changement de line up, avec notamment Bartosz en tant que nouveau chanteur, n'y est sûrement pas étranger. Il n'y a plus qu'à attendre le prochain album qui permettra de confirmer ou non la nouvelle coloration musicale choisie par le groupe.

En tout cas si vous aimez le métal progressif mélancolique avec un zeste d'atmosphérique assez noir, prenez un peu de votre temps pour prêter une oreille attentive à Votum.

Facebook : https://www.facebook.com/Votumpage

Vidéo :


Rédigé par Laurent le 13/09/2016
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