Titres
Formation en 2007
Vynce Leff [guitariste,composition], Marie Rouyer [chanteur], Régis Morin [guitariste], Nicolas Chaumeaux [batteur], Xavier Corrientes [bassiste] jusque 2016, Marc Ruhlmann [clavier], Tristan Demurger [bassiste] depuis 2016
Vynce, avant de lancer Whyzdom, butinait dans les verdoyantes prairies du progressif avec Sensitive to Light et Saens encore avant. Le virage métal s’est fait en 2007, du métal symphonique, classé par certains de gothique et qui sur le dernier album ira dans la niche philharmonique. Métal avec voix féminine comme on dit, un genre répandu, pour faire fondre les gros tatoués buveurs de bière.
Le groupe, après un EP et deux albums, revient début 2015 avec Symphony For A Hopeless God. Prenez du métal, du Wagner, un peu de Carl Orff, une voix de cantatrice, des thèmes mystiques, un peu de growl, du symphonique, des refrains accrocheurs, mélangez bien, poussez le volume très fort et vous obtiendrez une symphonie par Whyzdom. C’est si simple ? Pas vraiment. L’exercice est même casse-gueule. A jouer avec le symphonique, les musiciens peuvent transformer la musique en Pathétique très rapidement ou en Chevauchée des Walkyries version hélicoptères lourdement armés. Les touches orientales, les envolées de guitares, la voix de Marie et quelques charges métalleuses bien senties viennent équilibrer l’édifice.
Symphony se questionne sur ce que penserait Dieu, s’il existait, de toutes les atrocités commises en son nom depuis deux millénaires. Génocides, jihad, croisades, immolations, attentats. En onze titres et un peu moins de soixante-dix minutes, le métal, les vocalises, les chœurs, le growl, les éléments symphoniques vont débattre du sujet de manière musclée où subtile selon les passages.
Là où beaucoup font l’erreur de choisir les violons et violoncelles, Vynce privilégie souvent les cuivres ce qui n’est pas courant dans le genre. L’orchestration est relativement agressive, du coup. Cela nous épargne le dérapage guimauve habituel qui m’insupporte en règle générale dans le métal symphonique. Il reste des sections où la batterie cogne un peu trop, très dense, elle bouffe le reste des instruments et pourrait se faire oublier un peu, mais bon, nous sommes sur du métal. Vocalement, l’ensemble est ébouriffant. Marie possède une large tessiture, le growl discret vient briser le rythme quand il le faut comme les chœurs qui enrichissent les morceaux d’autant qu’ils s’essayent à des formes parfois assez contemporaines comme sur “Let’s Play With Fire”.
Je mets toutefois en garde nos lecteurs. Il est tout à fait possible que vous détestiez. Pourquoi ? Soit vous n’aimez pas la musique classique, soit vous l’aimez trop. Le mélange peut choquer. J’avoue avoir un pied dans les deux mondes. Le métissage ne me dérange pas, au contraire, bien souvent je le recherche s’il est bien fait, ici c’est le cas. Vous êtes un peu entre du Within Temptation et du Wagner, alors faites attention quand même.
Symphony For A Hopeless God possède une belle dynamique et ne sombre pas dans la soupe. La production réussit à mettre en valeur voix, instruments électriques et parties symphoniques sur un pied d’égalité. Un son très agréable, de bons musiciens, des titres accrocheurs avec des parties sur lesquelles il est possible de trouver des repères. Moi j’adhère complètement.
Site : http://www.whyzdom.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/WHYZDOMproject
Vidéo officielle :