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Live report du 13/03/2018 - Camembert à l'Illiade
Après une semaine en résidence à l’Illiade à Illkirch, les lapins amateurs de fromage offraient un spectacle, le clou de sept jours de travail. Salle comble, plus de cent-cinquante personnes avaient répondu présent à l’invitation de Camembert.

La dernière fois que nous les avions rencontré, c’était à l'Abbaye de Marbach en juillet 2015. Dans un cadre bucolique, ils jouaient leur précédent album Schnoergl Attahk. Samedi soir, leur concert tournait autour de Negative Toe qui vient de sortir.

Gong, harpe, trompette, trombone, maribmba et vibraphone, thérémine, batterie et congas, basse et guitare, la scène de l’Illiade côté cours déborde d’instruments. Dans la pénombre, en combinaisons NBC, lampes frontales allumées, sept étranges créatures extraterrestres envahissent le plateau au son du thérémine.

Camembert

Quel rapport existe-il entre les geôles franquistes, des lapins crétins amoureux, des extraterrestres pervers et une expérimentation scientifique controversée ? L’affolante technicité des musiciens qui allient polyrythmie, virtuosité, mélange de genres et un ensemble instrumental improbable. Qui n’a jamais vu Camembert en live en reste pantois, et même si vous les connaissez, chaque fois, leur prestation en impose.

Camembert

Leur nouveau spectacle, car il faut l'appeler ainsi avec sa mise en scène associée aux morceaux joués, donne beaucoup la parole au chant cette fois ainsi qu’au récit. L’histoire est racontée par la jolie percussionniste célibataire (qu’on se le dise), les paroles sont chantées par une pétillante artiste qui joue autant qu’elle chante. En lapin, en femme de ménage, en scientifique ou en soldate franquiste, elle rejoint le groupe, joue avec les musiciens, expérimente des drogues sur le guitariste, balaye devant le photographe ou joue du thérémine en combinaison alien. A elle seule, pendant que les sept autres s’escriment sur leurs partitions avec des tempos ⅝ , ⅞ , elle assure le spectacle. Guillaume, le harpiste, n’est pas en reste, et dès qu’il arrive à dégager les doigts d’entre les cordes, il gambade, une fois lapin, une fois extraterrestre.

Camembert

Camembert c’est ça, un surprenant équilibre entre virtuosité, écriture à tiroir, instrumentaux débridés, chant et folie. L’exercice étonne et séduit même s’il y a de temps en temps quelques longueurs. Vous signez pour deux heures de folie douce, de notes plein les oreilles et les yeux, une expérience à ne manquer pour rien au monde.

Rédigé par : Jean-Christophe