Titres
La fin du groupe psychédélique Simeon Soul Charger donna naissance à plusieurs projets solo comme celui du chanteur Aaron Brooks, dont le premier album, Homunculus, sort chez Gentle Art of music. Il n’est pas question ici de rock progressif, même si vous entendrez quelques airs de Pink Floyd, de Beatles ou de Muse. Il s’agit de treize titres explorant des genres musicaux allant de la country au blues, en passant par le rock. Et si nous vous en parlons aujourd’hui, ce n’est pas parce que Kalle Wallner et Yogi Lang jouent sur l’album (bien que), c’est parce que les textes cyniques et désabusés de Aaron, posés sur des musiques très variées, font mouche.
Homunculus : “Version miniature, souvent caricaturale, d'un être humain que certains alchimistes cherchaient, prétendument, à créer.”
Violons, violoncelle, piano, trombone, banjo, claviers, basse, batterie et guitares, servis par une douzaine de musiciens et invités qui se succèdent au fil des morceaux, offrent un terrain de jeu aux paroles douces amères du chanteur.
Les Beatles ne sont jamais très loin dans Homunculus (‘Lies’,’You’re just a picture in a frame’) comme le piano qui habite ‘Wake up in the mountain’ et qui s’envole sur un refrain à la Muse. Et si vous retrouvez les Doors dans le génial ‘Jesus’, c’est avec une country au banjo (joué par Peter Savee) que Aaron continue sur ‘By your halo of the fork of your tongue’. Et c’est dans une épicerie mexicaine qu’il danse une valse (‘Bodega, bodega’) avant de s’accompagner à la guitare sèche dans ‘I’m afraid’. ‘Everybody dies’ et ‘What is a man but an animal’s end’ sortent clairement du registre pop rock, deux pièces étranges et inclassables venues sans doute de la période Simenon Soul Charger. Aaron termine au son des claviers de Yogi Lang avec titre très ‘Digital’.
Des textes au vitriol sur des mélodies légères et variées, Aaron Brooks livre une première créature musicale très réussie qui ne laissera pas indifférent, même un proghead allergique à la pop rock. On aimerait écouter Aaaron en set acoustique, dans une petite salle, donnant entre chaque titre quelques explications sur les textes, racontant son histoire. L’album est comme un Carambar Atomic, il fond dans la bouche et pique sur la langue.