Titres
Formation en 2008
Daniel Auðunsson [chanteur,guitariste], Gunnar Már Jakobsson [guitariste], Ragnar Olafsson [clavier], Karl James Pestka [violon,samples] jusque 2016
La pop folk islandaise débarque sur le vieux continent. Délaissant les accents gutturaux de sa langue insulaire, les atmosphères brumeuses et mélancoliques des paysages volcaniques glacés, Arstidir essaye de séduire un plus large auditoire ; Nivalis, en treize morceaux, délivre une pop acoustique légère, sautillante parfois, bien loin des ambiances intimistes de Hvel réédité récemment. Guitares, violons, altos, violoncelles, basses, claviers et chant construisent aujourd’hui d’agréables mélodies, chansons d’amour qui s’écoutent avec plaisir mais qui ne chavirent plus l’âme. Arstidir a renoncé à sa magie islandique et cède à la facilité.
Ce nouvel album tient un peu d’Anathema, de Simon & Garfunkel, de Mariusz Duda et de la musique traditionnelle pour simplifier. Si les premiers titres (‘While This Way’, ‘Lover’, ‘Please Help Me’) font dans la pop dansante à usage radiophonique, l’esprit d’Arstidir revient doucement dans ‘Entangled’. ‘Like Snow’ se rapproche des compositions des frères Cavanagh, une pièce lente qui s’éveille sur des violons et roulements de tambours de même que ‘Órói’, seul instrumental de l’album, ou ‘Mute’ aux touches électros.
Nos islandais ne renoncent pas complètement à leur langue maternelle avec ‘Þar sem enginn fer (sjálfviljugur)’, une pièce légère qui ne marquera hélas pas les esprits. Si le chant, au début de ‘Circus’ fait beaucoup penser à Petter Carlsen, l’artiste ne figure pas parmi la longue liste des invités. Les fans de Simon & Garfunkel apprécieront certainement ‘Conviction’ dont la guitare reprend quelques notes de ‘Bookends’, ou du moins l’esprit. Ce morceau, très mélancolique, renoue avec le Arstidir que nous aimons. ‘In the Wake of You’ revient dansant et teinté de nostalgie sixties, alors que ‘Wasting Time’ nous rappelle Mariusz Duda dans son projet solo, Lunatic Soul. Enfin, ‘Passion’, presque gospel acoustique, est une jolie trouvaille pour conclure Nivalis.
Treize titre pour trois quarts d’heure, de très courtes pièces, folk souvent pop, voire commerciales, avec Nivalis, Arstidir semble avoir vendu une part de son âme au diable dans l’espoir de grimper dans les charts. Il reste peu de Hvel dans Nivalis, mais l’album reste plaisant à écouter.