Titres
Formation en 2012
Almost Human est un groupe suisse, métal extrême si on se base sur le chant, et pourtant, pourtant, le grand manitou a donné sa bénédiction pour que je vous en parle. Faut dire, je l’ai à la bonne le patron, normal, c’est moi…
Pourquoi ce quintet de Lausanne s’invite-t-il dans nos chaumières ? Pour commencer, ils ont sonné à la porte et se sont essuyé les pieds avant d’entrer, ça présente bien, ensuite parce que derrière les hurlements de Ben, se cache assez mal une subtilité musicale évidente.
Non, Almost Human, ce ne sont pas de gros bourrins métalleux dégoulinant d”hémoglobine, alignant double pédale, growl de boucher, basse de forgeron et guitare au djent tellement grave que l’on pourrait faire des câbles de chaluts avec les cordes de la guitare. De là à affirmer que vous entendrez du mellotron, de la flûte et des touches de luth serait abusif, Almost Human reste du métal, mais du métal structuré, cérébral.
Le groupe est formé de BENJAMIN PLÜSS au chant, CHRIS MATTHEY à la guitare, JAN PEYER à la basse, OLIVIER PERDRIZAT à la guitare, et de ROSARIO FULLONE à la batterie. Vous entendrez beaucoup de bruitages et claviers, Olivier avec qui j’ai été en contact m’a livré leur secret, ils sont joués à la guitare pour la plus grande part.
Almost Human a été fondé dans les année 90 par Olivier et Rosario mais c’est en 2010 que le projet prend forme avec l’arrivée de Jan, le bassiste. L’arrivée de Chris et de Ben donnera naissance à cet EP dont nous allons vous parler maintenant.
Leur première production est un EP, 0, cinq titres assez musclés, n’en doutez pas, où le groupe parle de la nature humaine et de la place que nous devrions occuper dans le règne animal. Des intellos ces mecs-là.
0 va decrescendo. Si vous passez le cap, sans doute difficile pour un baba cool, du premier titre “Living Wreck” qui tabasse vraiment fort et où le chant est écorché vif, la suite se fera sans douleur. Notez quand même que “Living Wreck” bénéficie d’une mise en place tout en finesse qui nous prépare au déchaînement de violence à venir. Un premier titre frontal, qui ne laisse que quelques dixièmes de seconde pour reprendre votre souffle. Il faudra revenir dessus plusieurs fois pour en apprécier toutes les nuances. Il y a beaucoup de niveaux et de trames qui se mêlent dans l’apparent chaos initial. Musique très construite donc, travaillant sur les dissonances, les contrastes, bref une chose complexe, difficile à apprivoiser, qui se mérite et qui vaut la peine de l’effort.
“Morning Star” c’est une voix off et des bruitages, cinquante secondes bienvenues pour reprendre son souffle avant la suite.
“Obey, Consume Or Desapear” devrait vous démontrer encore une fois que tout n’est pas noir et blanc dans le monde du métal de Almost Human. Comment classer ce morceau, moi je dirais métal progressif vu sa construction alambiquée. Tout débute sur un rock lourd et dérape assez vite, glissant sans prévenir du métal dur à du presque prog. Super bien foutu !
“Normosis” est dominé par la batterie de Rosario. Un titre très dense, de nouveau frontal, plus basique également, métal et violent, le groupe joue l’alternance des genres, souffle le chaud et le froid. C’est celui qui me parle le moins, trop direct pour un progueux de base.
L’EP s’achève sur “Each Of US” où le chant me prend encore une fois par surprise. Il sait chanter le Ben. Alternance de djent et de break vocal intime, le titre construit une atmosphère plus qu’il n’explose. Tout finit ainsi, sur une impression forte de j’en veux encore.
La première écoute fut dubitative comme bien souvent sur du métal musclé, la seconde fut intéressée, la troisième fut “nous allons chroniquer promis”, la quatrième a été “je vais passer cet EP en haut de la pile”, la cinquième et la sixième furent la chronique, j’en suis à ma neuvième et force est de constater que je ne m’en lasse pas. Almost Human est à apprivoiser, il faut aimer le métal évidemment parce que ce n’est pas une berceuse pour enfant, mais que c’est bon !
Ils préparent un album, so stay tuned !