Titres
Formation en 1992
To Dimension Logic
Vauxdvihl
Melbourne, Australie, 1992
Genre : métal progressif, métal industriel
Discographie :
To Dimension Logic, Advent Records, 1994
Vog, EP, autoproduction,1998
Siberian Church Recordings, EP, A and A Recordings, 2001
To Dimension Logic (Extended Version), Century Media Records, 2014
Membres originels :
Fab Gallen : chant, guitare
Paul Read : guitare
Chris Delov : batterie, claviers
Edward Katz : basse, mandoline
Musiciens additionnels :
Frederic Leduc: guitare, mandoline
Stacy Handchild : chant
Century Media Records a une l’idée lumineuse de signer un contrat avec les Australiens de Vauxdvihl pour ressortir l’ensemble de leur discographie, soit un LP et 2 EP !
On pourrait se demander quelle mouche a bien pu les piquer si on n’avait pas connaissance de ces petites pépites.
Deux ans après sa formation, le groupe Vauxdvihl (ex-Vaudeville) sort une petite bombe de métal progressif : To Dimension Logic (1994).
Imaginez un groupe débarquant du fin fond du bush et vous envoyant en pleine poire un métal progressif dans le style de Fates Warning, Crimson Glory, Queensrÿche, etc., capable également de s’inspirer de la noirceur des dinosaures de Black Sabbath, puiser dans l’énergie dévastatrice des premiers Rush, le psychédélisme du Pink Floyd originel, etc. !
C’est techniquement abouti, marqué par des changements de tempo incessants, le tout dans une atmosphère mélancolique et violente tout à la fois, plus sombre que les références évoquées ci-dessus.
Les rythmiques sont presque industrielles dans leur martèlement, les guitares sont tour à tour cristallines, agressives, speedées dans les solos, et les voix, mi-chantées mi-parlées, donnent ce ton surnaturel et évanescent si particulier à la musique de Vauxdvihl.
Ajoutez quelques voix off (dont celle de Stacy Handchild), des claviers discrets mais aux sonorités sombres, et vous aurez un panorama de ce To Dimension Logic monumental. La production ne rajoute pas dans la clarté, mais la musique est suffisamment limpide pour pallier ce léger défaut. Saupoudrez allègrement d’un volume augmenté et vous profiterez pleinement de tous les arguments de cet opus, et ils sont innombrables.
En fait, les quatre Australiens sont des tueurs. La batterie de Chris Delov tonne, souvent à contretemps, la basse d’Edward Katz virevolte quasiment comme un instrument soliste, les guitares de Fab Gallen et Paul Read balancent des riffs à tour de bras, quand elles ne partent pas dans des déliés divins à la tierce ou autres cabrioles.
Finalement, To Dimension Logic ne se décrit pas, il s’écoute, car à chaque audition, une petite finesse non entendue auparavant vient vous surprendre de manière agréable.
De “The Weapon” au splendide “Minus Absence”, rien à jeter, on se laisse prendre à la magie quintessentielle de Vauxdvihl. Un seul album complet, mais quel album : une pièce majeure du genre !
Pour compléter cette réédition, Century Media Records a ajouté sur le second CD les deux EP ultérieurs du groupe, Vog (les 5 premiers morceaux) et Siberian Church Recordings (les 4 suivants).
Le groupe a changé, il ne reste plus que Gallen et Delov (on se perdra d’ailleurs dans les changements de line-up du groupe). La musique également a changé : Vauxdvihl a largement élargi son inspiration industrielle pour tendre même vers un métal technoïde surprenant (voir l’excellent “The Funeral Party”), avec des claviers et des samples plus présents, des voix doublées ou triplées et beaucoup moins de guitares.
Sur les morceaux de Vog, cela fonctionne à plein. Le turbo est de mise, on frôle même des ambiances death métal bizarroïde (“For the Son Has Gone to Hell”), pour finir avec un “Liverlune” calme, sombre et taciturne.
Avec les Siberian Church Recordings, on atteint un côté plus cinématographique de la musique de Vauxdvihl, comme la bande-son d’un film d’horreur. “Plots (To Or F) Are Necessary Things?”, “ISIS/PEKT” (écoutez cette basse) reviennent aux origines du groupe avec une tendance plus agressive encore (version Coroner). “Movement” réussit la gageure de réunir tous les styles de Vauxdvihl en 3:33, et “Summoning”, quasiment dark ambient, illustrerait parfaitement un film de Carpenter…
Reste une surprise de taille qui n’a pas l’air d’être sur la réédition, mais que le label nous également fourni : “Sincerely Die”, une longue pièce de quinze minutes qui laisse perplexe.
Après une intro de bruitages et de voix mêlés, c’est un long morceau techno indus qui nous attaque les oreilles…
Mais je ne voudrais pas enlever la magie du reste de cette réédition. Car nous tenons là un petit bijou venu du pays des kangourous (mais qu’est-ce que ça peut faire comme bruit un kangourou ?, chantaient Odeurs il y a des lustres).
Rien que pour To Dimension Logic, il convient de posséder cette nouvelle version étendue, et les deux EP recèlent de petites perles comme ces Australiens fous (des dingos ?) savaient les enfiler !