Titres
Arne Schäfer [chanteur,guitariste,bassiste,clavier]
Un duo germanique pour un album de soixante-dix minutes, comme les années qui connurent l'apogée du rock progressif. Une voix façon Tillison et Barrett sans la géniale folie créatrice du premier et les mélodies accrocheuses du second. Arne chante, joue des guitares, basses et claviers quand Eberhard tape sur les fûts. Conspiracy of fools possède les travers d’un projet solo et l’ambition du super groupe, des contraintes difficilement conciliables.
L’album recèle cinq pièces épiques et une timide esquisse acoustique, coincée entre ces mastodontes. Les claviers aux couleurs vintages ne sonnent pas franchement analogiques et le tape cogne frappe de Eberhard manque de finesse pour du progressif.
La voix du chanteur de Versus X ne chatouille pas les tympans, et son diapason diffère quelque peu des normes communément admises. Lors des refrains, vous croyez entendre le Pendragon de The Masquerade Overture quand sur les couplets vous retrouvez un peu le The Tangent du Sacre du Travail avec ses semblants d’orchestration.
La musique se veut plus au service de la narration que l’inverse. Malgré des pièces de plus de onze minutes, les rebondissements ne sont pas nombreux : une brève introduction instrumentale (sans doute les meilleurs passages), couplets, refrains, un break ou deux et l’affaire est pliée. Pas de virtuosité ni de déferlement de notes à attendre,, nos deux allemands ne possèdent pas le pedigree d’un Flying Colors.
Apogee devrait se donner des moyens, comme Tillison, s’entourer de musiciens aux multiples talents afin de colorer sa partition un peu terne. Le seul titre qui pétille dure moins de cinq minutes, le ‘Losing gentle control’, acoustique, délicat, qui échappe aux travers des autres morceaux.
Concept album comme il se doit, Conspiracy of fools a les yeux plus grands que le ventre pour deux musiciens pas assez virtuoses. Arne et Eberhard n’ont pas les moyens de leur ambition musicale.