Titres
Formation en 2001
Jostein Smeby [chanteur,guitariste], Stig Jørgensen [chanteur,clavier], Erik Paulsen [chanteur,bassiste], Eskil Nyhus [batteur]
Invités :
Alessandro Elide - percussions
Halvor Viken Holand - violon
Le quatuor norvégien Arabs in Aspic
naissait il y a vingt ans à Trondheim et ce n’est qu’aujourd’hui que nous nous penchons sur leur musique. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous, d’autant que ce groupe fait partie du cercle fermé des grands noms de la mouvance rétro-progressive actuelle avec The Watch ou Astra pour ne citer qu’eux. Orgues analogiques, guitares vintages, basse ronde, batterie presque anecdotique et trois voix, voici ce dont il est question aujourd’hui.
Syndenes magi, leur nouvel album, ne comporte que trois pistes pour quarante-deux minutes de musique. Une première pour ces artistes habitués jusqu’à présent à des compositions plus brèves. Le norvégien remplace l’anglais au chant sur ce disque. Il ne s’agit pas une première puisque cette langue apparaissait déjà dans quelques albums (Strange Frame Of Mind, Picture In A Dream). Mais ici, nous avons trois longues pièces en langue Viking.
Foetus avides de sang, sorcières dénudées, os rougis de chair, crânes et corneilles hantent la sombre illustration de Julia Lund. Partant d’un premier plan coloré, la pochette s’estompe dans les fusains où se dissimule une maison maléfique. La magie en rémission.
Le proto progressif fin 60’s, peuplé d’orgues rugissants, de guitares couinantes, de batterie et de percussions caractérise ‘Syndenes magi’, la première pièce du triptyque. Vous serez probablement déstabilisé comme moi par les premières syllabes gutturales du norvégien. Mais bien vite votre oreille adoptera cette délicieuse excentricité qui contribue beaucoup au plaisir de cet album.
‘Morket 2” débute sous les doigts de Stig. Le thème sous-jacent d’un agent très secret hante la mélodie où résonne la basse de Erik. Arabs in Aspic pourrait revendre les droits du titre pour le prochain Daniel Craig. Un morceau ‘court’ au brillant final, le ‘single’ de l’album même si les dernières secondes psychédéliques pourraient en troubler certains.
‘Morket 3’ se situe lui à la croisée de Pink Floyd, Genesis et King Crimson. Les délicats arpèges de Jostein et la flûte se chargent d’emphase passé les cinq premières minutes, quand le rose devient écarlate. Un titre de plus de vingt minutes qui vire au psychédélisme stellaire. Amusant quelques secondes, cet exercice finit rapidement par lasser. Le sombre délirium magique s’achève par une ballade légère façon Monty Python déstabilisante.
Dans Syndenes magi vous retrouverez un peu du Sorceress d’Opeth, les orgues de Foxtrot, les chants de Dark Side Of The Moon et le thème de James Bond. Un rétro progressif exotique à la production flatteuse. Un album qui, hormis le voyage cosmique distendu de ‘Morket 3’, passe trop vite. Les amateurs du genre apprécieront.
Facebook : https://www.facebook.com/arabsinaspic
Vidéo :