Titres
Formation en 2005
Thomas Clarman [clavier,flute], Robert Gozon [clavier], Ulf Jacobs [batteur,percussions], Enrico Florczak [guitariste], Thilo Brauss [clavier]
Invités :
- Andy Tillison [claviers] (1)
- Linus Kåse [saxophone alto] (6)
- Marek Arnold [clarinette, saxophone soprano, saxophone alto] (5,8)
- Johannes Steinbronn [trompette] (3,6)
Chroniquer un album d’Argos me prive d’emblée d’une de mes qualités naturelles (avec la modestie), l’objectivité ; je suis tombé sous le charme de cette musique, de cette conception de la musique et, finalement, mon seul questionnement est : Unidentified Dying Objects est-il au niveau de ses prédécesseurs rafraîchissants ? Et la réponse est définitivement oui !
Argos, c’est une sorte d’Alien dans les entrailles de Van Der Graff Generator, influencé par le rock jazz de Canterbury, et qui aurait englouti, en les corrodants malicieusement, de la pop britannique et du classique rock progressif ; attention, il vous faudra tout de même vous habituer à un chant souvent linéaire et très loin d’être démonstratif et totalement au service de la musique proposée.
D’emblée, ‘The Hunters Last Stand’, un début d’album magnifique, vous immerge énergiquement dans l’architecture musicale changeante d’Argos et leur son vintage si particulier ; un titre très proggy qui peut servir de carte de visite musicale pour ce groupe.
‘Unpainted Dreams’ est le croisement improbable des Beatles et de Camel avec une brève apparition de guitare aérienne ; ‘Beneath The Valley Of Sleep’ lorgne sur du jazz rock avec un chant et des harmonies omni présentes habilement zébrées instrumentalement ; ‘The Days Of Perky Pat’ et ‘Shock Headed Peter’ se situent, au sens propre comme figuré, dans le ventre mou de l’album ; les choses sérieuses reprennent avec ‘Still Fighting Gravity’ au accents de Flower Kings quasiment instrumental et terminé par un solo de guitare qui décidément a pris un peu plus de place que d’accoutumée chez Argos ; ‘Elsewhere’ est un coup de coeur, avec son intro au piano, sa rythmique soutenant un chant étonnement plus aérien, son passage de flûte bienvenu relayé par une guitare très camélienne boostée par les claviers ; et puis vient l’épique de plus de dix huit minutes ‘When The Tide Comes In’ subdivisée en sept parties ; c’est juste magnifique même si Argos est capable en cinq minutes d’autant de variété que sur cette suite mais ne boudons pas notre plaisir tant les contours de cette musique sont riches et fertiles.
Argos est un groupe qui a su créer son propre style et apposer sa griffe dans notre monde musical progressif avec un talent indéniable ; laissez-vous submerger par son charme insidieux, sa musique, à la fois calme et dynamique, servi par des musiciens et une conception de la musique hors pair ! Vivement le prochain album !!!