Titres
Christian Ayala [chanteur,guitariste], Gabriel Alejandro Rodríguez [bassiste], Adrián Arroyo [batteur], Luis Javier Rivera [guitariste]
Entre la République dominicaine et les Îles Vierges, émerge de l’océan un rocher de moins de deux cents kilomètres de long, Puerto Rico, état libre des U.S.A. où est née la musique d’Avandra.
Le troisième album du quatuor de San-Juan distille un metal progressif tenant plus de Tool et Devin Townsend que de Dream Theater. Contrairement à l’album Descender paru l’an passé, Skylighting tient sur un simple vinyle, ne compte qu’un seul invité, Vikram Shankar aux claviers (Redemption, Silent Kies, Lux Terminus). Il se révèle également nettement plus lisse que son prédécesseur.
Plutôt que d’attendre la fin du confinement en se tournant les pouces, Christian Ayala le chanteur et guitariste du groupe, s’est lancé dans la composition de ‘Celestial Wreath’ qui devait rester un single isolé et qui finalement a donné suite à six autres morceaux de quatre minutes (‘New Origins’) jusqu’à neuf minutes (‘Eternal Return’) pour un peu moins de trois quarts d’heure.
“Ce nouvel album est la réponse à ce qui se passe actuellement dans le monde et tout ce qui nous est arrivé… des titres combinant mon amour pour la philosophie et l’actualité.”
On pouvait espérer que la musique de Skylighting serait épicée de salsa, bomba ou mambo, mais il n’en est rien. Le groupe compose un metal progressif sage où pointe un growl timide, plus proche du son monacal de Tool que de la démesure de Devin. La voix de Christian reste également mesurée, donnant assez peu de relief à une musique relativement sage. Il faudra chercher du côté de la batterie de Adian et des claviers de Vikram la folie de cet album. La production, signée Daniel Schwartz et Christian tend elle aussi à lisser les crêtes, donnant de la souplesse à l’ensemble. Un metal progressif qui ne ralliera pas forcément les amateurs de Liquid Tension Experiment ou Dream Theater.
Vous trouverez tout de même quelques moments de bravoure sur ‘Afferents Realms’ où les guitares adoptent les postures de Plini et où résonnent quelques secondes de growl à la fin du morceau. Le groupe nous surprend enfin avec ‘New Origins’ qui donne dans le space rock cinématique à la manière de Tangerine Dream pour conclure Skylighting.
J'apprécie nettement plus le metal progressif posé de Skylighting que celui plus démonstratif de Descender qui cherchait à copier les excès de Dream Theater. L’album n’est certes pas révolutionnaire, mais à se rapprocher de l’alternatif, Avandra affirme un peu plus son identité musicale.