Titres
Formation en 2008
Première chronique dans les colonnes de Neoprog pour le groupe de Sydney, Breaking Orbit. Un quatuor de métal progressif australien : au chant et guitare Matt Quayle, à la basse et chant Ayden Mitrovich, à la batterie et chant Mark Tyson et à la guitare, percussions, programmation et chant Dylan, le frérot de Ayden.
Transcension, qui sort fin mai, est un album neuf titres. La musique possède un petit air de Leprous. Une basse très présente, un chant clair, une batterie vive sans double pédale. La guitare flirte parfois avec une écriture post rock et les accents métal se font sentir lors d’accélérations nerveuses bien envoyées. Les breaks aériens alternent avec un métal plus dense, maintenant un délicat équilibre tout au long de l’album.
Pour leur second disque, Breaking Orbit possède déjà une belle maturité. Là où les jeunes formations se vautrent dans les excès, le groupe joue la carte d’un métal progressif très mélodique.
Transcension est la suite du premier concept, The Time Traveller sorti en 2012. Le groupe poursuit l’histoire, notamment avec la seconde et troisième partie du titre ‘Transcension’.
Nous débutons justement sur la seconde partie, de longs accords où flottent quelques notes de guitare isolées et la voix de Matt. En chemin, basse et batterie rejoignent le duo sur fond électro pour glisser sur une partition métal progressive.
Après quelques secondes acoustiques, ‘When Isis Starts To Cry’ lance une musique dans l’esprit de Leprous, alternant breaks et sections plus riches. La basse, bien mise en valeur, cadence le titre pendant que la batterie, très vive, écrit une vraie mélodie. Les guitares en seraient presque reléguées au rôle de remplissage. Après trois minutes assez remplies, une plage aérienne s’offre à vous avec le retour d’une guitare post rock avant un final qui renoue avec un métal nerveux.
Arrivé au troisième titre, ‘Become The Light’, vous vous demanderez peut-être si Breaking Orbit n’aurait pas épuisé (déjà) son inspiration. Nous retrouvons les ingrédients des deux premiers morceaux, breaks, accélération, basse en avant, sauf que la batterie se fait plus binaire.
‘Song of the Sea’ renoue avec électro et métal prog. Non le quatuor n’a pas perdu sa muse. De nouvelles idées jaillissent ici. L’écriture s'apparente à une lente sinusoïde, pas de break marqué mais des transitions bien amenées avec des surprises à la batterie, guitares, basse et chant. Le refrain se pose comme une fleur sur la mélodie élaborée, éblouissant !
Le trip hop pourrait-il se marier au métal ? Tel est le défi de ‘The Glitch’ avec son fond électro et scratchs programmés par Dylan. Des sections hétérogènes se succèdent avec quelques passages tribaux et des plages plus apaisées. Les trois premières minutes du titre sont fabuleuses.
Un peu de mysticisme avec ‘Namaskar’ ? Cloches et incantations lancent le titre qui diffère de tout ce que nous avons entendu jusqu’à maintenant. Une guitare plus présente et une basse en retrait, une gamme mineure, un autre style de chant et des percussions pour couronner le tout. Le morceau fonctionne à merveille.
‘Another Race’ démarre les deux pieds dans du bon vieux rock, avant que la basse ne reprenne les commandes. Il faut attendre le retour du thème rock initial pour que le titre livre ce qu’il a dans les tripes. Une voix off s’invite sur un solo de batterie génial. Sur les couplets, le morceau est moins inventif.
Mais c’est quoi ce mot au début d’ ’Eternity’ ? Aucune idée mais la mise en place de la pièce est bien agréable. Breaking Orbit ne rentre pas tout de suite dans le vif du sujet. Mark fait preuve encore une fois de virtuosité secondé par Ayden. Il faut plus de trois minutes avant que vienne le chant aérien de Matt sur une trame post rock troublée par quelques changement de tempo. Le titre se conclut sur métal industriel.
La troisième partie de ‘Transcension’ arrive sous la forme d’une ballade avec une section rythmique au sanatorium, clôturant paisiblement l’album.
Transcesion possède un défaut pour moi qui aime écouter un album du début jusqu’à sa conclusion sans une pause : on se noie assez vite sous la richesse musicale et la voix, pourtant bien agréable, de Matt. Après deux écoutes où je sombrais après deux titres, je suis revenu sur chaque morceau individuellement, en prenant le temps d’une pause entre chaque. Et là j’ai surnagé, que dis-je, j’ai dégusté chaque pièce. Il manque sans doute à cet album, des pièces plus légères ou plus directes pour le rendre digeste. Hormis ‘Become The Light’ qui, soit dit en passant, s’écoute très bien, tous les titres de cet album fonctionnent à la perfection. A découvrir donc.