Titres
Formation en 2003
Hamlet [clavier,batteur]
Transport Aerian nous revient avec un nouvel album en 2015, un concept surréaliste intitulé Darkblue abordant les thèmes du prix de l’amour et de l’isolement. Son univers, si vous ne le connaissez pas encore, est sombre. Une écriture très particulière faite de notes de piano éparses, de guitare lente et un côté ambiant tendu qui n’explose que rarement.
C’est le second disque que l’artiste signe avec Melodic Revolution Records après un live, et je me réjouis de cette association, car la production est montée d’un cran, Darkblue chatouille les oreilles.
Cette fois, pour Darkblue, Hamlet est accompagné de la chanteuse Rachel Bauer. Cela reste un travail quasi solo où Hamlet joue de tous les instruments et chante.
Voix récitantes, nappes de claviers, longues notes de guitare et riffs rageurs, Darkblue nous plonge dans une atmosphère troublante. L’album doit s’appréhender comme un très long titre à ne pas interrompre, concept oblige. Huit pièces composent l’histoire. Edison’s Children, Peter Gabriel ou encore Anathema, telles sont les influences dont Hamlet se rapproche sur ce nouvel album très intimiste.
La musique est lente, le chant déclamé, la rythmique souvent absente et de temps à autres la guitare s’élève au dessus des trames obscures, déchirant le bleu marine de l’océan. Un album très introspectif, comme souvent chez Transport Aerian.
Tout débute avec deux voix off qui se répondent sur des nappes sonores sombres. “The Darkness of your place…”, voici ‘Black’ et ses notes de piano solitaires. La voix est la mélodie, le piano la rythmique. Le titre explose quand Hamlet scande “Don’t try to Ask…”. Vous venez de rentrer de plain-pied dans l’univers obscur et expérimental de Transport Aerian.
‘Full body access’ reprend la même idée, voix off puis musique, cette fois de manière tribale. Deux personnages parlent, soutenus par un rythme très tendu qui s’évapore à la fin.
Un air de Birdy plane sur ‘Sand Horizon’, un titre épuré avec basse et piano où le chant de Hamlet ouvre une brèche dans l’obscurité. Un titre que je pourrais écouter en boucle.
Quand on parle de Gabriel, écoutez les percussions de ‘Imperial’, ‘The Rythm of the Heat’ vous connaissez ?
Le morceau est plus parlé que chanté et la musique est assez répétitive. Puis, juste avant le dernier couplet, la guitare de Hamlet s’éveille, magnifique. Après toutes ces expérimentations troublantes, ‘Crossbreed’ fait figure d’enfant de choeur. Une écriture presque rock progressif musclé, j’ai bien dit presque. La construction est là mais cela reste du Transport Aerian tout de même.
‘Sniper’ est l’instrumental de l’album. La guitare prend le pas sur toute autre considération, du Gilmour torturé, impossible de rester indifférent à cette violence contenue qui flirte avec un peu d’électro.
‘Epitaph’, me fait penser au projet de Blackwood et Trewavas. Même écriture lente, avec peu de matière, même monotonie de chant porté par des claviers qui livre un texte très sombre. Un court final instrumental secoue l’atmosphère moribonde de très belles notes de guitare.
‘Happy with the future’ clôt le concept sur une note positive, “Happy with the future, too”. Un très beau final.
La musique accompagne les textes sur Darkblue plus qu’elle ne construit l’histoire. C’est sur les morceaux les plus élaborés que mon coeur s’est tout d’abord emballé. Il aura fallu quelques écoutes pour que je tombe amoureux de l’album qui n’est pas si accessible que ça. Lorsque que les paroles prennent le pouvoir sur les instruments, je perdais un peu pied, même aidé du livret. Écoutez l’album, puis lisez le livret sans musique, puis revenez encore, cette fois avec les deux. Laissez-vous transporter par ces notes solitaires et ces deux voix, vous finirez envoûté. A réserver aux nuits sans sommeil, quand tout le monde dort dans la maison.
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