Titres
Formation en 2002
Les Norvégiens de Brimstone en sont à leur quatrième album de rétro progressif, genre que leur label, Karisma Records, semble affectionner particulièrement.
En fait de rétro prog, Brimstone avec “Mannsverk” se situe plus à la fin des sixties qu’à l’âge d’or du progressif, pour cela il suffit d’écouter le son de la guitare sur “A Norwegian Requiem” ou la rythmique de Voodoo. Leur son est relativement authentique car autant que faire se peut, ils jouent sur du vieux matos d’avant guerre ce qui donne à l’album une saveur toute particulière.
Sur “Mannsverk”, les influences s’éloignent nettement de Genesis, Camel, et King Crimson et remontent un peu plus le temps, flirtant avec les Beatles et les Moody Blues par exemple. Nous somme donc à l’aube du rock progressif qui ne portait pas encore de nom, le début des titres longs, des orchestrations ambitieuses et d’un genre qui a fait les belles heures des années soixante dix.
Pas évident d’écrire de la musique sur cette époque charnière qui n’a pas encore de style bien établi. L’album est donc un mélange de plusieurs mouvances musicales qui flirtent avec le prog sans vraiment en être. C’est un des intérêts de la galette avec le voyage temporel auquel elle nous convie.
Comme souvent, l’élément qui agace est le chant de Rolf Edwards qui manque un peu de magie. Les claviers de Oyvind Gronner, eux, sont du pur bonheur, orgues, pianos, mellotron et synthés, toute la panoplie est au rendez-vous. La guitare de Rolf fait du bel ouvrage comme la basse de Truls Eriksen, il n’y a que la batterie de Thomas Gronner qui ne trouve pas vraiment l’occasion de s’exprimer pleinement sur ces mélodies d’un autre âge, excepté sur “Woodoo” où il joue un peu plus.
Mon titre favori est “Sjo & Land”, un space rock floydien, plus de douze minutes avec ses grandes parties instrumentales, son rythme tranquille et ses claviers délicieux. “Rubberlegged Man” m’a bien séduit par son originalité même si le chant me tape un peu sur le système. “Voodoo” est pas mal non plus avec cette dualité étonnante entre accordéon et rythmique seventies américaine.
C’est une période musicale que j’aime beaucoup, mais plutôt que d’écouter un groupe essayer de reproduire l’atmosphère de cette époque de grandes mutations pour le rock, je préfère et de loin me replonger dans les classiques qui ont le mérite d’avoir fait leurs preuves. Cependant, par bien des aspects, “Mannsverk” est intéressant. Pas certain que j’y revienne souvent, mais qui sait ?