Titres
DarWin [chanteur], Simon Phillips [batteur], Matt Bissonette [bassiste]
L’an passé, une de mes connaissances avait loué l’album Origin Of Species de DarWin. Appréciant les mêmes musiques que lui, j’avais acheté la galette, et après une première écoute peu convaincante je l’avais relégué sur la pile des disques à revendre. Raison pour laquelle Origin Of Species ne figure pas dans nos chroniques à ce jour.
A Frozen War, le second effort du naturaliste sort le 6 novembre sous le nom de DarWin 2. Pourquoi “2” ? Deux, comme le second album ou deux comme “après la première version pas très convaincante” DarWin a procédé à une mise à jour ? Car si Origin Of Species m’avait plongé dans une interminable énumération du catalogue des espèces, sous-espèces, familles, sous-familles, genres et sous-genres (un double album de plus de quatre-vingt minutes et dix titres), A Frozen War, lui, a su me séduire en une demi-heure.
DarWin sonne clairement comme de l’AOR remis au goût du jour, et si le premier opus empruntait beaucoup au symphonique et même au rock, le second s’en éloigne, expurgeant au passage les dialogues qui plombaient le rythme. A Frozen War est également un petit gabarit avec seulement trente et une minutes et cinq titres. C’est en fait le dernier chapitre de Origin Of Species, le combat final pour préserver le futur de la Terre. Car comme son prédécesseur, il raconte une histoire de science-fiction.
“An idea so powerful
Truly unstoppable
Fog of existence becoming less probable
Key to unlocking humanity’s future awaits…”
A bord du Beagle embarquent DarWin, Simon Phillips (Toto, The Who, Jeff Beck), Matt Bissonette (Elton John, David Lee Roth, Ringo Starr) et quelques invités de marque comme Billy Sheehan (David Lee Roth, Steve Vai, The Winery Dogs), Guthrie Govan (The Aristocats, Periphery, Steven Wilson), Greg Howe, Derek Sherinian (Dream Theater, Sons Off Apollon) ou Robert Thorhallsson.
Hormis un gros débordement démonstratif sur le titre ‘Eternal Life’, A Frozen War évite les excès et propose cinq pièces de belle facture avec en bonus une chanteuse non créditée sur le dernier titre ‘Another Year’. Pour les guitares, DarWin joue les guerriers du manche avec des soli époustouflants, particulièrement sur ‘Nightmare Of My Dreams’ et ‘Eternal Life’. Guthrie Govan et Greg Howe sont de la fête sur quatre titres de l’album et c’est tant mieux pour les amoureux de guitares. Même ‘Nightmare Of My Dreams’, qui pourtant emprunte son thème principal à Origin Of Species, fonctionne à merveille. Alors la question est la suivante: aurais-je mal jugé en son temps le premier album de DarWin ? Pour me rassurer, j’ai replongé dans l’album de 2019, et si je lui ai trouvé tout de même quelques qualités, j’ai surtout noté qu’il n'allait pas à l’essentiel, ce que fait A Frozen War.
‘Nightmare Of My Dreams', après une courte ouverture acoustique, rentre directement dans le vif du sujet et rapidement montre des pectoraux AOR bien huilés. ‘Future History’ s’équilibre parfaitement entre les couplets et les sections instrumentales, et sur ‘Eternal Life’ au refrain wilsonien Guthrie ronge son frein pendant deux minutes trente avant de se lâcher de manière très rock & roll, puis lève le pied après plus d’une minute de guitar hero pour revenir sur des mers plus tranquilles et terminer sur un magnifique final à deux guitares. Après un bref compte à rebours, le titre album revient aux voix enregistrées de Origin Of Species, mais juste quelque secondes, puis il repart sur de l’AOR bien sobre après la débauche instrumentale du précédent morceau. Pour terminer ce nouveau chapitre, c’est une femme qui chante en duo avec DarWin sur ‘Another Year’, un titre pop rock un peu facile, hélas un cran en dessous des quatre précédents.
Autant Origin Of Species me faisait encore pencher pour le créationnisme, autant A Frozen War m’a convaincu du bien fondé de la théorie de l’évolution, comme quoi, des fois il suffit d’aller à l’essentiel pour parler à l’intellect.