Titres
Formation en 2014
Olivier Carrara [batteur], Maurin Dica [bassiste], Matt P [chanteur,guitariste]
Nous avions découvert le trio toulousain Distortion Ride en 2017 avec le titre ‘Mystic Blood’ tiré de leur premier effort. A l’époque nous avions publié un bref article sur le groupe afin de vous le présenter, plus dans l’optique de mettre en valeur la scène française que par réel coup de foudre musical.
Le premier album de Distortion Ride, Burning Waves Of Silence, sortira le 13 novembre et cette fois, s’il fait l’objet d’une chronique dans nos colonnes, c’est que le courant est passé. Une batterie, une guitare et une basse, nous sommes à cent lieues du rock progressif ou du metal symphonique et plus près d’une formation de stoner.
Il est ardu d’étiqueter le rock à fleur de peau de Distortion Ride. Stoner, psychédélique, blues, americana et heavy rock conviennent assez bien pour en parler, une musique que je n’ai pas pour habitude d’écouter d’ordinaire. Pourtant dès le premier titre, une étincelle a mis le feu aux poudres et si je me rendais bien compte que l’album Burning Waves Of Silence pourrait faire désordre chez Neoprog, j’ai su également que je voulais vous en parler.
Burning Waves Of Silence glisse d’un rock frontal au format compressé vers une écriture plus construite et plus subtile sur des gabarits nettement plus développés. Blues, hard rock, psychédélique, stoner, rock se rencontrent sur ces huit titres comprenant quelques pièces de belles longueur puisque l’ensemble atteint les cinquante-sept minutes.
Les deux premiers morceaux de l’album, ‘Going Down’ et ‘Bringer Of Night’ donnent dans le heavy rock U.S. nerveux aux riffs agressifs sur une voix écorchée. Le virage s’amorce avec ‘Cold’ aux sonorités fin des sixties à la manière d’un ‘House Of The Rising Sun’. ‘Burning Waves Of Silence’ nous plonge alors dans neuf minutes de transe psychédélique ponctuée d’accès de rage salvatrice. Le groupe revient une dernière fois au heavy rock avec ‘Gimme One More Beer’ bien arrosé. Evidemment, après le titre album, cette tournée générale semble incongrue mais le morceau fonctionne à merveille avec en bonus un joli et trop rare passage de basse.
Avec ‘Where The Rivers Ends’, le groupe renoue avec les longs formats et les tout débuts du rock progressif, lorsqu’il n’avait pas encore de nom. La surprise vient d’un passage reggae à la seconde minute, coincé entre deux sections plutôt blues rock, et si vous aimez les soli de guitares dignes de Woodstock vous allez être servi. Toujours dans les longs formats, ‘Stardust’, fort de plus de dix minutes d’americana western mexicano cinématique, joue les films muets avec la voix sans paroles de Matt qui va crescendo. Pour finir, Distortion Ride joue ‘Night Of The Black Snow’, un rock chamanique écorché qui prend son temps et où basse et guitare donnent une leçon de rock.
Avec ses couleurs vintages et son rock à fleur de peau Distortion Ride réussit là un album équilibré, accrocheur qui s’écoute et se réécoute à l’infini. Le genre de musique qui en live doit prendre toute sa vraie mesure.