Titres
Valentin Sicot [saxophone], Hugo Barette [guitariste], Renan Carrière [clavier], Valentin Berthouin [bassiste], Guillaume Bric [batteur]
Invités :
Dorian Aymard aux claviers sur Saturn
Sully Doro au chant sur Aïcha
Sarilou Venning chant et paroles sur Humanity
Draw The Sky naissait il y a deux ans avec Renan et Hugo. Le duo, devenu quintet, se fit connaître au Fallenfest avant de se lancer dans l’enregistrement d’un EP qui deviendra finalement l’album Humanity. Guitare, basse, percussions, batterie, claviers et saxophone forment ce groupe francilien dont la musique navigue entre Gong et King Crimson.
Le magnifique artwork de Humanity invite au rêve : dans un paysage extraterrestre, un voyageur, sur une barque volante, scrute l’horizon de sa longue vue. Ruines antiques, plaine désolée, rares plantes exotiques et un splendide coucher de Saturne ornent la couverture, alors qu’à l’intérieur du digipack se cachent des croquis d’exobiologie de faune et de flore annotés dans un alphabet galactique.
Humanity se veut un voyage allégorique pour une humanité ayant soif de connaissance.
L’album, principalement instrumental, comporte un titre chanté (‘Humanity’) et quelques textes parlés avec refrain dans ‘Aïcha’. Le saxophone de Valentin semble jouer perpétuellement sur le fil, en équilibre instable pendant que la guitare de Hugo va du jazz au funk. Car oui la composante principale de Draw The Sky est jazzy, même si des influences progressives sont palpables sur de nombreux titres de l’album. Mais ici pas de jazz fusion hermétique qui fait peur à nombre de progheads. Un jazz soft, mélodique plus que démonstratif, qui prend toute sa beauté sur le planant ‘Back’ qui vous invite à quinze minutes de voyage floydien. Le très cinématique ‘Reaching The Sun’ est emmené par la basse et une guitare funk où le saxo se fait plus discret et les claviers plus présents. L’image d’un voyageur découvrant les paysages d’un satellite de Saturne s’impose à vos oreilles de manière fabuleuse. Ce titre, plus jazzy avec de nombreux breaks, figure parmi mes favoris. ‘Saturn’, indissociable de ‘Reaching The Sun’, se fait intimiste et mystérieux. La planète se couche à l’horizon et l’inquiétude propre au crépuscule devient palpable. ‘Liwo’ se prête bien à la rêverie avec des nappes de claviers, une guitare lumineuse et une rythmique paisible quand ‘Aquatic Dream’ revient plus funky que jamais. La faute de goût, mais cela n’engage que moi, revient à ‘Aïcha’ aux rimes maladroites déclamées sur une musique quasi festive. ‘Cordoba’, dominé par la guitare acoustique, fait partie des titres “ajoutés” à l’EP initial comme ‘Saturn’, ‘Liwo’ et ‘Aïcha’. Une jolie pièce qui n’a peut-être pas la profondeur d’un ‘Back’ ou d’un ‘Reaching The Sun’. Enfin reste le ‘Humanity’ où le rock progressif des seventies refait surface, seul titre chanté de l’album par Sarilou Venning qui apporte la touche d’humanité qui pouvait manquer à Humanity. Même si le chant est perfectible, le morceau n’en reste pas moins une agréable conclusion à ce voyage.
Je vous recommande Humanity, car excepté une petite faute de parcours, l’album devrait séduire les amateurs de jazz progressif. En plus de nous offrir de belles mélodies, Draw The Sky les glisse dans un bien bel écrin.
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Vidéo :