Titres
Formation en 2013
Fabio La Manna [guitariste,bassiste]
Fabio La Manna est un guitariste bassiste italien de Turin, membre de Alchemy Room. Il sort avec Res Parallela son premier album solo. Il s’agit d’un instrumental en neufs titres, centrés sur la guitare électrique.
L’album use de beaucoup de distorsion qu’affectionne particulièrement Fabio. Une rythmique à la Tool et Djent où se dégage, un peu trop rarement à mon goût, quelques constructions plus limpides.
L’univers musical Res Rarallela est très sombre, limite dark métal, tirant un peu en longueur de temps en temps. Les claviers font un peu de la figuration sauf sur Festum Diaboli, remplissage diraient certains, car il manquent de virtuosité pour affronter les riffs puissants des guitares. La batterie est jouée par Andy Monge, une batterie électronique qui ne laisse peut-être pas le musicien s’exprimer pleinement. Même si elle n’est pas brillantissime sur tous les titres, elle tient relativement bien la route. Les guitares, elles, sont très techniques, oubliant parfois un peu de laisser filtrer une pincée d’émotion.
Il y a quelques pièces moins frontales, où la distorsion et la saturation cèdent le pas à un son plus prog, des notes aiguës et une densité moins métal. Skywatch, High Road et Morning Flavour sont de ces titres, des instrumentaux moins directs, pas forcément aussi techniques, avec des tournures inventives, mélodiques et où plus d’émotion se dégage, bref, progressifs.
Et puis il y a le métal pur et dur comme sur le titre éponyme Res Parallela. Du métal progressif agressif. Plus de huit minutes de guitare nerveuse et grincheuse où flottent quelques accords cristallins de claviers. Les quelques secondes finales offre au titre un dénouement plus subtil que ce à quoi on aurait pu s’attendre.
Que dire de Against The Rabbits, c’est du métal métal, épais, du Djent, dense, saturé, mais assez répétitif sur la durée. Un titre qui ne se suffit pas à lui même, une démonstration de technicité privée d’âme, ça bourrine pas mal et c’est un peu gratuit.
Même chose pour Convivium, ça poutre dur au démarrage et pourtant là, grâce au break qui arrive assez rapidement, à la guitare qui se donne des envies de grands espaces, on respire à nouveau.
Et on finit par une trop courte merveille, Invocation of Mir, mélange de David Gilmour et de John Mitchell, quelques notes de guitares pour quelques secondes aériennes et sublimes.
C’est un peu comme pour Semantic Saturation, les fans de guitare métal vont sans doute y prendre pas mal de plaisir. Pour moi l’album est trop tourné vers la guitare pour me suffire, la batterie, même si elle sait se faire entendre, n’a pas la virtuosité suffisante pour voler la vedette de temps en temps aux cordes en acier que l’on entend grincer. Pas de doute, Fabio sait jouer, il le montre bien, il sait également composer de belles choses mais se complaît trop souvent dans ce son distordu et saturé de dark métal alors qu’il sait faire plein d’autres choses. Un album pour métaleux guitaristes addicts ?
Une fois que tout ceci est écrit, il ne faudrait pas oublier quand même ces quatre pièces très agréables que sont Skywatch, High Road, Morning Flavour et Convivium et la surprise finale Invocation of Mir que me cloue le bec.
Fabio est à surveiller de près, s’il flirte un peu plus avec le prog, il pourrait bien nous surprendre.