Titres
Formation en 2014
Live Sollid [chanteur], Simen Skrebergene [guitariste], Martin Sandvik Gjerde [clavier], Martin Skrebergene [bassiste], Henrik Haland [batteur]
En 2014, Live Sollid, une norvégienne, lançait Fervent Mind, un groupe atypique à chanteuse avec une basse en avant et une écriture prog alternative jazzy. Dans les influences les plus évidentes du quintette, on trouve en effet Porcupine Tree, Massive Attack ou encore Radiohead.
Difficile de résister à l’appel de Tranquilize, leur tout premier album. Pendant près d’une heure, le groupe d’Oslo nous promène entre écriture minimaliste, riffs torturés, trip hop, cinématique expérimental, nous surprenant, nous séduisant.
La voix de Live, qui reste presque toujours dans le même registre, fait penser parfois à Annie Lennox (‘Torrid’). Ce chant et la basse de Martin, très présente, constituent les fondations de la musique du groupe. Cela n’empêche pas les claviers de l’autre Martin de rugir (‘Runaway Bride’), de livrer de belles sections piano (‘Sleeping Strange’, ‘All Sound Muted’) et la guitare de Simen de s’imposer, certes rarement, mais de belle manière (‘Fervent’, ‘Torrid’). La batterie de Henrik reste discrète mais essentielle et se dévoile un peu plus, comme tous les instruments dans ‘Disappearing Into the Masses part 2’.
L’ombre de Steven Wilson plane sur nombre de morceaux, que ce soit la période Porcupine Tree ou la carrière solo qui suit. Nous retrouvons dans ‘Runaway Bride’ une basse à la Colin Edwin, un ‘Fervent’ qui reprend des riffs caractéristiques entre des couplets dream pop, un ‘Sleeping Strange’ wilsonien au chant et piano, le début de ‘All Sounds Muted’ quasi cover de ‘Remainder The Black Dog’ mais qui s’émancipe ensuite pour suivre sa propre voie, et un instrumental, ‘Disappearing Into the Masses part 2’, à la fois jazzy et expérimental, qui n’est pas sans rappeler un EP de Porcupine Tree.
Fervent Mind sait heureusement se distinguer de son modèle avec ‘A Series of Fragment’, un titre world cinématique, ‘Stain’ trip hop, ‘Tongues’ qui flirte avec l’univers onirique de Tim Burton, ‘Torrid’ une pièce lente et cinématique avec sa guitare torturée et sa basse obsédante, ou la ballade acoustique ‘Disappearing Into the Masses part 1’.
Pas de doute, Tranquilize est un très bel album. Mais Fervent Mind devra s’affranchir de ses influences pour aller de l’avant. Même si leur musique est originale, elle emprunte beaucoup à Steven Wilson et cela pourrait en agacer plus d’un. Car une fois que l’on en a pris conscience, impossible d’y échapper .