Titres
St. John Coleman [chanteur], Mike Vissagio [clavier], Mark Tupko [bassiste], Michael Murray [batteur], Peter Matuchniak [guitariste]
Chanteurs invités :
Dimetrius LaFavors (titres 1, 2 & 5)
Michelle Schrotz (titre 3)
Mike Florio (titre 4)
Me voilà de nouveau sur la corde raide avec un groupe que je ne connais pas. Cette fois, avant de choisir, j’ai décidé de faire une première écoute de l’album. D’habitude, je saute sans filet et choisis presque au hasard. Récemment, j’ai tenté de chroniquer un groupe que je ne nommerai pas et cela n’a pas fonctionné. Le groupe était trop décontracté dans son approche. Ces temps-ci, j’ai besoin de quelque chose de motivant, car au Québec l’hiver est long cette année avec toute cette neige, ce froid et un soleil semblant parti vers le sud. Un peu engourdi dans cet univers enneigé et glacé, j’ai besoin de me faire fouetter un peu, me sortir de cette torpeur engendrée par toute cette blancheur et ce froid. C’est ainsi que j’ai choisi Kinetic Element.
Ce groupe de Richmond aux États-Unis a vu le jour en 2006 pour interpréter la musique de l’album solo de Mike Vissagio, Starship Universe, après avoir été invité à performer au festival Pop 2006 de Montréal. Les membres du quintette ont une longue historique musicale, ayant roulé leurs bosses dans plusieurs coverbands. On peut dire que cela se ressent dans leur travail. Peter Matuchniak le guitariste, qui est arrivé en 2018, a un style à la Steve Howe. Mark Tupko à la basse arrivé en 2014, est très présent et facile à suivre peu à la Chris Squire. Cela me plaît, car j’aime les groupes avec des bassistes très présents (Rush, King Crimson, Yes, UK, etc). Mike Vissago, principal compositeur, aux claviers, nous démontre qu’il couvre un très large spectre de sons et de styles; il y a un peu de Wakeman, Geoff Downes, Greg Lake et parfois même une touche à la Manfred Mann. Le batteur quant à lui n’invente rien, mais il est aussi présent et supporte très bien la musique qui l’entoure. Finalement, le moins accessible, ou ce qui demande plus un ajustement lors de l’écoute, est la performance vocale de St-John Coleman. Il faut quelques écoutes afin de s’habituer. Surtout sur la première pièce, on en sursaute presque.
Inutile de vous préciser que nous sommes dans une atmosphère rock progressive pure qui nous ramène dans les années 1970 et 1980. On se retrouve dans un univers dans lequel on retrouve une liberté musicale comme Yes savait si bien le faire. Je trouve cela rafraîchissant, voire même que cela me réchauffe de sortir un peu des influences récentes pour plonger dans une approche progressive plus traditionnelle. Retourner dans sa zone de confort à l’occasion ne peut que faire du bien.
L’album commence tout en mouvement, nous démontrant déjà une intention très claire. La guitare sonnant à la Steve Howe et la basse très mélodique m’ont sorti de ma catatonie hivernale. Comme mentionné précédemment, on est un peu surpris quand le chanteur entre en jeu. Cependant à force d’écouter on finit par s’y adapter et le dynamisme du groupe nous embarque dans l’aventure. L’énergie et l’inspiration font un bon ménage dans ce premier morceau : ´Epistle’,
La deuxième pièce, ‘All open Eyes’, nous fait encore penser à Yes. En fait, cela sied bien à leur musique, car on y retrouve cet élan, ce dynamisme tout en demeurant original. Il est intéressant de noter que même si le morceau dure pratiquement seize minutes, l’introduction est assez dans le style rentre-dedans. La partie vocale est plus accessible au premier abord. Encore là, c’est facile de se laisser embarquer dans cette pièce de qualité. Tout y est : inspiration, dextérité et changements de rythmes radicaux, on ne s’ennuie pas.
‘The face of life’ y va plus doucement. J’aime bien le style « Steve Howe » du guitariste. Et les claviers mélangent bien l’influence de Keith Emerson et Rick Wakeman. La basse est présente et dynamique. Les chœurs arrivent encore à nous rappeler Yes (comme par hasard). La guitare et les claviers se passent les solos de façon efficace toujours dans un style rock progressif pur.
‘Last Word’ retourne vers une formule plus courte, quatre minutes, la pièce étant plus axée sur les voix. C’est court et fait bien le travail.
L’album se termine avec un « bonus track » ‘Lost Words’. Comparable à la précédente.
En écoutant ce groupe, on voit comment la formule clavier, guitare, basse et batterie est la formule gagnante dans ce genre de musique. Chaque instrument est facilement perceptible: la basse, les claviers, la guitare et bien entendu la batterie. Parfois dans les groupes basés sur la guitare, la basse s’y noie plus facilement. Cela m’agace de devoir mettre les écouteurs pour la distinguer. Finalement, j’écoute encore dans l’espoir que le printemps arrive enfin…
André Simard
Le Québécois