Titres
Formation en 2016
Dans la lignée du brillantissime projet Liquid Tension Experiment, nous vous proposons Force Of Progress, six artistes allemands réunis pour jouer du rock progressif instrumental de haut vol. Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas LTE, sachez que le super groupe réunissait le nec plus ultra du métal progressif avec Tony Levin, John Petrucci, Mike Portnoy et Jordan Rudess. Objectif, pousser aussi loin que possible la perfection technique, faisant fi de la mélodie, du concentré de performance à la limite de la masturbation intellectuelle. L’exercice cérébral du quatuor était cependant purement jouissif.
Force Of Progress reprend là où le quatuor infernal s’était arrêté juste avant la fin du monde présumée. Calculated Risk, qui sortait chez Progressive Promotion Records début avril, se lance, en neuf morceaux instrumentaux, dans une course effrénée à la virtuosité, où les soli sont légion. Hanspeter, Dominik, Chris et Markus planchèrent sur les portées blanches et Matthias ainsi que Clauss se contentèrent d’apparitions sur quelques titres.
Force Of Progress ne possède pas forcément la démesure technique de LTE, compensant par une écriture un tantinet plus mélodique et force de claviers, instrument au cœur de l’album.
La débauche technique et sonore propre à ce genre de projet possède ses détracteurs. Une galette de cette durée (54 minutes), exempte de chant et de sentiments, froide comme du plastacier, peut s’avérer indigeste à bien des égards. La musique de Force Of Progress, vive, souvent tourmentée, s’octroie une petite récréation avec ‘Left Me Up, Down By The Seaside’ et un court moment de romantisme avec le très fusion ‘Always’.
C’est sur ‘Sole Survivor’, ‘Shapeshifter’ et ‘The Cube’, très rentre-dedans, faisant la part belle à une section rythmique infernale, que je prends le plus de plaisir, des titres jubilatoires à condition d’aimer la performance pour la performance. Je dois l’avouer, le petit ‘Calculated Risk’ m’a subjugué, comme quoi, parfois, les plus courts sont les meilleurs. Et si ‘Ticket’ démarre de belle manière, sur un rythme soutenu où guitare, piano, basse et batterie s’en donnent à coeur joie, très vite, la débauche de claviers, qui vire à la cacophonie de basse-cour, devient insoutenable. ‘Lost In Time, Like Tears In Rain’ passe inaperçu avec sa batterie plan-plan, la surenchère de claviers et une guitare sans éclat, de même que ‘The Man Who Played God’, qui voudrait bien jouer du Transatlantic mais qui n’arrive hélas pas à sa cheville.
La musique panache métal progressif, jazz et fusion, enchaînant changements de tempo, breaks, rythmes improbables et contretemps. Bref un truc de fou. Vous aimerez ou non, dans tous les cas, la crise de foie ne sera jamais loin. Pour ma part j’ai eu quelques haut-le-coeur face à cette montagne de mousse au chocolat chantilly. Sur les neuf morceaux, trois sont indigestes, un fabuleux, trois très sympa et deux méritent le détour.
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