Titres
Formation en 2009
Mickael Schuurman [bassiste], Paul Glandorf [chanteur], Frank Weijers [guitariste], Marcel van der Graaf [batteur], Martijn Weyburg [chanteur,guitariste,clavier]
Ne croyez pas que le syndrome de la page blanche soit réservé aux seuls écrivains. La comparaison est osée, mais en toute modestie ce syndrome peut aussi arriver pour nous chroniqueurs. Ceci juste pour dire que quelquefois il est assez difficile de trouver ce que l'on va pouvoir dire sur un album. La raison peut simplement être que l'on n'a pas apprécié l'œuvre. Dans d'autres cas on est tout simplement en panne d'inspiration, et c'est le probablement le cas pour les néerlandais de Semistereo qui ont sorti leur quatrième album Trans Earth Injection.
La pochette me projetait déjà dans un au-delà spatial propice à l'évasion, dans un livret dont les paroles, travail collectif du groupe, jouent avec les trajectoires elliptiques des planètes. Des paroles énigmatiques, noires et assez désenchantées, parlant tour à tour d'un futur technologique et contrôlé, de la fin de quelque chose dont il faut se sauver, de solitude, de mort, de colère et de tentation du Diable, seront propices à l'interprétation de chacun. Personnellement je vois dans la fusée un moyen de s'arracher de notre monde et de ses turpitudes pour aller sur une autre planète et y dérouler un nouvel avenir.
Photo Claudia van der Plas
Comment caractériser la musique de SemiStereo ? La feuille blanche je vous dis …. Alors évidemment il y a la fiche de presse qui classe le groupe dans le rock alternatif avec un zeste de post rock et de prog rock. Il semblerait que les comparaisons avec Oceansize, Karnivool et Deftones aient été faites de-ci de-là. Voilà pour le petit jeu des références qui vous donneront peut-être les repères dont vous auriez besoin. Les guitares sont très présentes, j'y entends un son assez U2 sur le premier titre qui part tout de suite. Seconde caractéristique, les pauses, arrêts et reprises de rythmes sont légion, à l'image des deux titres de plus de dix minutes, mais ne signent pas de gros bouleversements rythmiques ni de brutaux revirements musicaux. Outre ces deux longues plages que sont 'The Search' et 'Sin', vous trouverez un titre un peu moins post rock que les autres ('Loneliness at the Door'), un instrumental rassemblant des extraits de discours (envoyés dans l'espace à destination d'autres formes de vie ?) et une trompette qui s'invite ('35$ Special'), un titre plus classique en mode couplet-refrain ('The Storm Behind your Eyes'), et un autre qui semble sortir du lot par son côté rock plus mélodique et touffu ('Your Drama').
Les amateurs de post rock peuvent prendre place à bord de la fusée, dont le réacteur présent dans la pochette m'a fait penser à 'How to Measure a Planet' de The Gathering (n'y voyez aucun autre lien musical, c'est juste pour vous faire croire que je m'y connais un peu). Ceux qui aiment les changements brutaux de rythme et de tempi risquent d'apprécier un peu moins. Il n'en reste pas moins que cet album s'écoute agréablement. Pour moi il n'y a pas vraiment de bonification musicale au fil des écoutes - et c'est sûrement un peu l'origine de cette feuille blanche -, mais vous passerez un moment agréable sans aucun doute.
Le temps d’ouvrir une nouvelle page remplie d’autres couleurs musicales.
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