Titres
Formation en 2008
Dissolution en 2017
Prenez peur bonnes gens, l'Antéchrist s’invite dans nos colonnes. Masques de démons, chasuble et mitre, gravures religieuses perverties, voici Ghost et leur dernier suppôt de Satan: Meliora.
Ce groupe est arrivé à mes oreilles avec leur single ‘Cirice’ publié il y a quelques semaines. Leur métal très mélodique à tendance progressive m’a immédiatement séduit, d’autant plus que le clip, politiquement incorrect, qui le mettait en images était irrésistible. Avec Meliora, Ghost fait un tabac en Europe. Après quelques premières dates live en 2015, ils reviendront en force en 2016, passant même par chez moi en février, pas question de manquer cette nuit de sabbat.
Ils viennent de Suède, existent depuis 2008, ne possèdent que trois albums dans leur discographie qui comporte également sept EPs et c’est avec Meliora, que le groupe connaît depuis peu un énorme engouement. Il faut reconnaître que les six membres jouent un métal hard rock 70’s bien ficelé, pas forcément novateur, mais assurément très efficace, promis à une belle carrière commerciale. Leur secret ? Un look décadent à souhait, un métal très sage, des mélodies accrocheuses et une belle diversité vocale, du caverneux aux choeurs angéliques. Leur musique, jouée sans esbroufe, ne se vautre pas dans la technicité. Les morceaux n’en sembleront que plus accessibles aux communs des mortels.
Je serai tout à fait honnête en avouant que l’irrespect affiché par le groupe pour la religion a été un des facteurs aggravant de mon coup de coeur. Mais outre le décorandum irrésistible, il y a eu ce ‘Cirice’ qui a touché mon âme pervertie. Les neufs autres morceaux n’ont pas forcément eu le même impact à la première écoute, d’ailleurs l’album passe par un ventre mou sur la fin, mais rien de dramatique. Meliora oscille entre musique de film, messe satanique, hard rock râpeux et progressif. La musique peut sembler basique, directe, il y aura toujours des choeurs et des claviers pour venir l’étoffer, lui donner de l’emphase. C’est ce contraste entre frontal et tortueux, basse batterie contre chant et claviers qui contribue beaucoup au succès de leurs compositions. Prenez ‘Spirit’ ou ‘From The Pinnacle To The Pit’ à la rythmique rentre dedans, sans fioritures derrière laquelle montent des claviers et des choeurs. Hargne rythmique contre malaise harmonique. Je ne me lasse pas de ‘Cirice’, tout en attente et son refrain génialement accrocheur “Can you hear the rumble?”, de son break, du solo de guitare et du final pourtant prévisible. Un tout petit instrumental angélique se glisse ensuite, basse et harpe, avant d’attaquer ‘He Is’, le morceau sage de l’album, genre ballade Western. ‘Mummy Dust’ revient à l’attaque, hard rock démoniaque jusque la caricature, voix caverneuse, mineures au piano et roulements de batterie sur charge de basse. La guitare livre ici un des rares soli de l’album et tout s’achève sur des choeurs tombés du paradis. Sataniquement génial, le titre fait beaucoup d’ombre à ‘Magesty’ qui suit juste après. Nous sommes dans le ventre mou. Après un second instrumental, vient ‘Absolution’ qui n’arrive pas à se renouveler. Le titre est sympa, pris isolément, mais dans la continuité de l’album, il peine à convaincre. Ghost se ressaisit avec ‘Deus In Absentia’. Le groupe revient a une écriture originale, saccadée et rythmée par des claviers brillants et un chant bien enlevé. Le choeur liturgique (magnifique, il faut le souligner), apporte la petite touche finale mystique à l’histoire, c’est d’enfer !
L’engouement général pour Meliora se justifie complètement malgré une petite baisse de régime en fin de parcours. L’album, facile d’accès, joue sur des sonorités bien connues et les morceaux sont accrocheurs. Reste à savoir si, au fil des écoutes, la lassitude ne gagnera pas, car, ce qui est immédiatement accessible, parfois pêche dans la durée. L’avenir nous le dira, mais ne boudez surtout pas cette merveille jubilatoire pour si peu.
Facebook : https://www.facebook.com/thebandghost
Vidéo :