Titres
Formation en 1992
Fred Schendel [clavier], Steve Babb [], Kamran Alan Shikoh [], Aaron Raulston [batteur], Carl Groves [], Jon Davison [], Susie Bogdanowicz [], David Preissel [batteur]
Glass Hammer c’est un voyage dans le temps, un retour aux début des années 70, une musique oscillant entre Genesis et Yes avec quelques incursions dans la musique baroque et classique.
Autant dire que si vous écoutez principalement du métal progressif, Perilous va vous perturber un peu.
Jon Davison avec son timbre très haut perché se la joue John Anderson, il est d’ailleurs depuis peu le nouveau chanteur de Yes, un hasard ?
Sur Perilous le groupe alterne sobriété et démonstration, utilisant toujours des sonorités anciennes, des rythmiques flirtant parfois avec le jazz, des instruments classiques comme dans l’introduction de The Sunset Gate, des claviers à la Genesis ou The Flower Kings. Les parties instrumentales sont brillantes mais parfois un peu trop cérébrales.
Ce n’est donc pas un album forcément facile d’accès, il n’aurait pas choqué il y a trente ans, mais en 2012... Les initiés amateurs de Yes crieront peut-être au plagiat mais ce serait injuste.
Apprécions les musiciens : une basse claire, très distincte, des claviers aux sonorités riches et variées, une évidente maîtrise, une guitare assez jazzy, relativement discrète, une batterie en retrait et pourtant étonnamment créative et derrière le chant de Jon, les harmonies vocales de Steve de Fred et de Tim.
Perillous c’est une atmosphère bien plantée avec des surprises, où après avoir suivi Yes et Genesis on croise King Crimson sur They Cast Their Speel, de la guitare baroque (même si c’est un anachronisme), des chœurs en latin comme à la messe et la belle voix de Amber Fults sur In That Lonely Place.
Beaucoup d’instruments classiques parmi les invités : flûte, viole, violoncelle, obois et un chœur. Donc malgré d’évidentes ressemblances à d’autres musiques, Glass Hammer s’est construit une réelle identité originale.
The Years Were Sped est la petite merveille inattendue au cœur de l’album, Steve Hackett n’aurait pas renié un tel titre. Le morceau constitue une jolie coupure, le genre de chose dont je raffole pour laisser l’auditeur reprendre ses esprits. Même chose pour As The Sun Dipped Low, étonnante petite composition presque psychédélique.
In That Lonely Place à ma faveur toute particulière car Glass Hammer change de voix pour ce titre, la belle voix de Amber Fults sur une musique très épurée et celle de Jon qui revient, mais moins haut que d’ordinaire, une très belle association. Un morceau simple et touchant qui finit en beauté.
En réalité, Perilous contient beaucoup de petites pépites, coincées entre des parties plus démonstratives. D’ailleurs si vous prêtez un peu attention, vous découvrirez un thème décliné au claviers tout au long de l’album, un peu à la manière de Transatlantic, pas loin de The Battle Of The Eping Forest de Genesis.
Il s’agit d’une musique à écouter avec beaucoup d’attention pour vraiment profiter du talent du groupe. Vous n’entrerez sans doute pas dans leurs compositions au premier passage, elles vous demanderont un investissement personnel évident, mais la peine, s’il en est, sera amplement récompensée je pense. Au bout du compte, même si j’ai un peu de mal avec le type de chant de Jon Davison (je n’ai jamais été un fondu de Yes), il faut reconnaître à cet album un charme certain, je ne l’écouterais pas tous les matins en me brossant les dents, mais en soirée, bien détendu, de temps en temps, en prenant le temps justement.
J’oubliais, Perilous est évidement un concept album en treize morceaux dont quatre instrumentaux, avec un bel artwork faisant un peu penser à The Visitor d’ARENA. Une grille, un gardien et derrière l’inconnu, la peur...