Titres
Formation en 2014
Vous connaissez Malaga ? Une cité andalouse fondée par les phéniciens au huitième siècle avant JC. C’est là que le groupe Glasswork a grandi et composé deux EPs et trois albums. Le dernier, celui qui nous intéresse aujourd’hui, porte le nom de Metabolé, le “changement” en grec, mais aussi une figure de style littéraire et musicale consistant en une permutation de mots ou bien de rythmes.
Un monolithe noir, à la manière de 2001 Space Odyssey, surgissant de la mer, se fond avec les nuages et la voûte céleste dans la région des Pléiades. Au centre de la stèle dressée, une supernova, tel l’oeil de Sauron, semble nous regarder.
Le changement, le monolithe, nous voilà bien avancés... Alors jetons un regard dans le livret de Metabolé. Nous découvrons des références à des poètes, écrivains et penseurs. L’oeuvre, à n’en pas douter, est un concept album philosophique qui raconte le cheminement d’un homme au cours de son existence, une histoire qui débute par une blessure en jardinant; le sang coule de la main jusqu’au sol et dessine sur la terre assoiffée une fleur écarlate. L’homme se questionne alors, pourrait-il être cette fleur ?
Metabolé livre un peu plus d’une heure de musique qui se décline en onze pièces. Sans se perdre dans les limbes des seventies, Glasswork joue d’un rock progressif classique, parfois fusionnel ou space rock. Même s’il raconte une histoire, l’album ne possède pas de réelle unité musicale. Il est parfois dominé par le piano (‘Blackspot’), la flûte traversière (‘Barbarian assimilation’), des guitares acoustiques (‘Zeirrah’), des claviers space rock et des guitares électriques sixties (‘For everyone and for no one’), du jazz fusion (‘The Decision’) et parfois par un peu tout cela à la fois, comme dans les quinze minutes du dernier morceau. Inévitablement Metabolé fait référence, consciemment ou non, à de grands noms du prog comme Yes, Harmonium, VDG ou Jethro Tull sans pour autant les plagier.
L’album comprend deux très brefs interludes instrumentaux, ‘Zeirrah’ à la guitare acoustique et ‘Turmail’ tout en bruitages inquiétants. Dans les pièces remarquables je retiens ‘One Dimensional Man’ orientalisant à l’écriture quasi metal progressive qui s’achève sur un extrait sonore : “Our system works, and because it works…”, ‘Metabolé’ qui du haut de son quart d’heure débute avec Laura Martinez au chant accompagnée d’un piano et qui s’achève en espagnol, ‘Solitude’, une balade mélancolique où la flûte et le saxophone font merveille et enfin ma pièce favorite, ‘For everyone and for no one’ au démarrage space rock improbable et qui poursuit avec orgues et guitares comme à la fin des années soixante.
Je serais bien en peine de vous dire précisément ce que raconte Metabolé après avoir lu le livret, la philo n’a jamais été mon fort. La musique, par contre, je la connais puisqu’il s’agit de rock progressif servi par un quatuor doué et inventif qui, au lieu de ressasser de vieilles rengaines, dépoussière un genre très sclérosé. Alors faites-vous plaisir et découvrez leur musique.