Titres
Formation en 2020
Eric Bouillette [chanteur,guitariste,clavier], Anne Claire Rallo [bassiste,clavier], Jimmy Pallagrosi [batteur]
Quel lien existe-t-il entre Nine Skies et Solace Supplice ? L’un est un groupe de rock progressif niçois, l’autre un nouveau projet de rock, alors ? Le lien, ce sont trois personnes, Anne-Claire Rallo, Eric Bouillette et Alexandre Lamie qui tous trois ont participé, chacun à leur manière, à la création de ces deux univers musicaux très différents.
Si vous nous lisez régulièrement, vous connaissez sans doute Nine Skies par les chroniques de François, mais Solace Supplice ? Nous découvrons ici leur premier EP sorti le dix juillet, cinq titres rock pour moins d’une demi heure qui me rappellent Grandjacques ou bien encore Noir Désir. Du rock donc, du rock à texte engagé, qui ne mâche pas ses mots, mais qui ne se contente pas que de paroles pour exister. Pour preuve le Jimmy Pallagrosi joue à la batterie. Une écriture à deux mains, la plume d’Eric sur la partition et celle de Anne-Claire sur les pages du livret.
Sur les cinq pièces que comprend l’EP, trois me séduisent particulièrement, une passe plutôt bien et enfin une se révèle moins à mon goût.
Commençons par celle que j’aime le moins. Il s’agit d’un titre rock possédant une lente monté en puissance, construisant une atmosphère de film noir américain, rythmé par une caisse claire par trop présente et chanté en français comme tous les autres textes mais émaillé d’un “Sunset Street” qui fait quelque peu désordre.
Un peu plus haut dans mon classement arrive ‘Schizophrénie paranoïde’ qui brille plus par son texte que par sa partition relativement minimaliste. Minimaliste oui, mai on ne peut plus efficace cependant.
Le trio de tête se compose de ‘Les miradors’ qui ouvre l’EP, annonçant sa couleur, ‘Au cirque des âmes’ à la musique plus élaborée et ‘Dans la couche du diable’ qui termine ces vingt-trois minutes trop courtes.
‘Les miradors’, très rock avec une batterie qui claque, une belle section instrumentale et des paroles poignantes, m’a tout d’abord fait une très forte impression, éclipsant les autres morceaux. Après plusieurs écoutes, je lui préfère maintenant ‘Au cirque des âmes’ à l’écriture inventive et dont l’atmosphère foraine me rappelle les premières années de Ange. ‘Dans la couche du diable’, doux et torturé, sur une base piano où la guitare écartèle la partition, nous dévoile un texte d’une infinie beauté, le morceau que je préfère finalement sur cet EP.
Des textes forts et corrosifs, un rock parfois assez élaboré peuplé de belles sections de guitares, on ne peut reprocher à Solace Supplice qu’une chose, que Jimmy ne se soit pas plus investi dans l’écriture des parties de batterie pour enrichir la musique de cet EP très prometteur.