Titres
Gojira est un groupe de métal français à stature internationale. Un quatuor basse, batterie, guitares qui vient de sortir Magma, leur premier album depuis L’Enfant Sauvage que j’avais découvert en 2012.
Peut-on qualifier le métal de ces gars venus de Bayonne et vivants aujourd’hui aux US, de progressif ? La question mérite d’être posée. Point de clavier, mais ça ne serait pas la première fois, un chant qui gueule parfois sauvagement comme sur ‘Silvera’, des titres somme toute assez basiques dans leur construction et pourtant… Le débat est lancé.
Les quelques extraits de Magma, diffusés sur le net, m’avaient mis l’eau à la bouche. Il suffisait que Mathieu, du groupe Anasazi, me confirme qu’il s’agisse d’un bon cru pour que je craque. Encore fallait-il pouvoir se procurer la galette, coincé que je suis sur mon canapé à vous raconter ma vie. Grace à ma douce et tendre, j’ai pu il y a peu enfin écouter la merveille et vous en parler.
Magma, entre Tool et Solstafir, avec un artwork au fusain, nous livre dix titres variés, du frontal à la pièce plus élaborée en passant par deux instrumentaux intrigants, le stoner ‘Yellow Stone’ et l’acoustique final ‘Liberation’. Sur ‘The Shouting Star’, ‘Magma’ ou ‘Low Lands’, Joe abandonne le chant crié (on ne parlera pas de growl ici) pour des motifs plus mélodiques, variant ainsi la configuration aérodynamique de l’album au fil des morceaux. Cette alternance bien pensée donne la dynamique principale. La rythmique djent, élément fondamental de leur écriture, se voit débordée quelques fois par la guitare (’Silvera’,‘Magma’) mais sans sombrer dans le métal à soli démonstratifs. Coups de boutoir de basse, guitares en bas de la portée, motifs inlassablement répétés et une batterie qui construit en arrière plan des cadences subtiles (‘Low Lands’), le métal de Gojira n’a rien de bourrin.
Si je devais dégager trois titres de la dizaine, je prendrais ‘Magma’, ‘Low Lands’ et ‘Liberation’. N’allez pas vous imaginer que je n’aime pas les pièces pêchues, bien au contraire, ‘The Cell’ casse la baraque pour ne citer qu’elle, mais l’écriture des pièces précitées chatouille plus mon oreille de progueux.
Magma alterne violences et lenteurs sous des assauts de basse. Une musique à la puissance mystique, chargée d’émotions sur des paroles elliptiques qui nous questionnent sur l’existence, la mort et ce qui la poursuit. Sans doute le plus progressif des Gojira.
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