Titres
Formation en 2010
Quel étrange titre, 369… trois ans de prison, six pieds sous terre, neuf mois de grossesse, somme du carré magique d’ordre neuf, nombre angélique…
Quelle étrange pochette haute en couleur.
Quel étrange collectif que Huminoita, entre rétro progressif et jazz.
Une main arlequin, pointée vers le bas, fait un signe, index collé contre le majeur, pouce, annulaire et auriculaire repliés qui se rejoignent. Une tête de lapin ? La lettre U en langage des signes ? Une bénédiction ?
Les sept titres instrumentaux ne nous éclairent guère sur la signification de cet intriguant album, alors au lieu de se faire des nœuds au cerveau, laissons nous porter par la musique.
Piano et saxophone accompagnent basse, batterie et guitare tout au long de ces quarante minutes rétro post prog psyché fusion. Entre King Crimson, Gong et Steve Hillage, le quintet finlandais livre ici son troisième album, alternant pièces psyché cinématiques et morceaux plus dynamiques fleurant bon le heavy progressif (‘Ringfinger’, ‘Marsvolga’).
Si, dans les deux premières pièces (‘Zinerheum’ et ‘Gameover’), le saxophone tient une place importante avec les claviers, sur ‘Ringfinger’ ce sont les guitares qui imposent leurs sonorités sur une basse ronde et une batterie imprévisible. Parfois rock, parfois americana, parfois heavy prog, les guitares sont incontestablement la force de ce 369 aux sonorités multiples et changeantes comme dans la première pièce de la face B, ‘Marsvolga’. Vous n’entendrez de voix que dans ‘Pimpimpom’, le dernier morceau de l’album. Une voix mais pas de chant, 369 reste instrumental de bout en bout. Un titre quasi post rock qui clôt cet album hypnotique sur du piano, de la guitare et une voix.
Huminoita signe ici un magnifique 369, et si les étiquettes psyché, fusion, rétro prog vous effraient, oubliez les, si la signification de l’album vous échappe, n’y pensez pas, écoutez juste la musique, elle est envoûtante.