Titres
Mats Bender [clavier], Anna Jobs Bender [chanteur], Par Helje [guitariste], Dennis Lindkvist [bassiste], Mattias Bender [batteur], Linnéa Syrjälä [chanteur,flute]
Invités :
Martin Jobs et Johanna Bender [Chant], Helena Tenstam [Flûte].
Introitus est originaire de Suède et c’est bien connu, quand les longues nuits prennent leurs quartiers d'hiver aux jours les plus courts de l'année, les Suédois illuminent leur intérieur de lumières et de bon rock progressif en ce qui nous concerne.
Introitus, formé en 1999, possède incontestablement à la base cet ADN avec la caractéristique de mobiliser toute une famille ; pensez donc, le patriarche du groupe Mats Bender, à la composition et aux claviers, est entouré de son épouse Anna au chant, de sa fille Johanna aux chœurs et de son fils Mattias à la batterie ; le combo est complété par de solides musiciens, le guitariste Pär Helje, le bassiste Dennis Lindkvist et le couteau suisse musical (pas mal pour une suédoise) Linnéa Syrjälä qui apporte les touches folk grâce à ses interventions à l’accordéon, l’ocarina ou encore la flûte.
Disons-le tout de go, nous sommes résolument en terrain néo progressif avec quelques bribes de rock symphonique, de trop rares touches pastel de folk et des claviers omniprésents qui, quoique variés, congestionnent un tantinet l’ensemble ; les deux premiers titres, ‘Belong’ et ’Shadow’, se nourrissent d’un souffle néoprog à la Arena ou encore à la Magenta, de très bonne facture, superbement interprétés avec une solide section rythmique, un guitariste déchaîné et le chant d’Anna parfait dans cet exercice.
Et puis le très atmosphérique ‘Beyond Fantasy’ nous prend à contrepied, nous voilà suspendus dans les airs par des claviers très Vangelis ; un titre qui se déploie tranquillement (mollement diront certains), avec une intervention salutaire de l’accordéon et des chœurs en dernière partie.
‘Desperation’ qui suit se veut ambitieux du haut de ses treize minutes avec une alternance de styles mais ne décolle jamais vraiment sauf à la dernière minute ! Bon, il faut dire que le refrain avec ses rimes en –ion m’ont particulièrement saoulé ; « Desperation, isolation, frustration, desperation » couplet répété jusqu’à quatre fois ne m’a fait retenir que… frustration.
Heureusement, ‘Figures’, dans la veine des très réussis premiers titres m’a remis dans le droit chemin ; puis ‘My Hero’ est une émouvante déclaration d’amour d’Anna à son père (« First man in my life, my hero »), qui nous téléporte quatre minutes en apesanteur dans le temps.
L’album se clôture par un instrumental ‘Awakening’ qui fera l’unanimité à n’en point douter ; un « éveil » qui démarre tout en douceur, entrecoupé de transitions bien amenées qui permettent à chaque musicien de s’illustrer brillamment.
Curieusement, cet album m’a laissé un goût d’inachevé par ses choix stylistiques, sa composition hétéroclite et le manque de ce fil conducteur qui permet de tenir l’auditeur en haleine de bout en bout ; mais, rassurez-vous, au final vous y trouverez votre compte en piochant et picorant de ci de là les moments particulièrement réussis que Introitus a su nous concocter.