Titres
Formation en 2014
Né en 2011, le groupe italien Jana Draka, à la line up changeante, sort en 2016 un premier effort avec un EP intitulé Introspection. Après quatre départs, Valerio et Danilo, les deux seuls rescapés de l’hécatombe, s’installent à Rome en 2018 et reconstruisent la formation avec Giorgio et Federico, puis ils recrutent une batteuse pour compléter le groupe avec Valentina D’Angelo, et fin 2019 ils publient enfin leur premier album Where the Journey Begins.
L’album dont il est question ici s’éloigne fortement de l’école progressive italienne, proposant des pistes relativement courtes (la plus longue dépasse tout de même les huit minutes) et une sobriété instrumentale très éloignée de la démesure ritale habituelle. Ici treize pièces se partagent un peu moins d’une heure d’écoute dans lesquelles les claviers et le piano de Giorgio occupent une belle place (‘Overture’, ‘The outsider’, ‘A Gem’s Last Moment Part. 1’, ‘Limbo Part. 3’, ‘Notturno’). Treize pièces, mais en réalité seulement dix titres puisque ‘A Gem’s Last Moment’ et ‘Limbo’ se déclinent respectivement en deux et trois parties, faisant de ce dernier un grand format de près d’un quart d’heure.
Where the Journey Begins est un premier album progressif, donc bien évidemment un concept album quelque peu métaphysique. Une histoire faisant référence au recueil de nouvelles fantastiques de l’auteur américain Robert W. Chambers, Le Roi Jaune (1895), ainsi qu’à H.P. Lovecraft et probablement Ambrose Bierce. Le récit parle d’un voyageur égaré, de sorcellerie, du Necronomicon, de la cité de Carcosa, de gemmes mystérieuses mais ne m’en demandez pas plus, car malgré les textes, je me suis perdu dans les paroles.
Vous noterez au passage la participation de la chanteuse mannequin italienne Sara Mun dans ‘Coming Home’ où elle joue le rôle de celle que l’on accuse de sorcellerie. Il s’agit du seul titre chanté à deux voix de cet album.
Pour les inspirations, Jana Draka puise dans le répertoire classique (‘Overture’, ‘Notturno’), dans le rock progressif (‘Coming Home’, ‘A Gem’s Last Moment Part. 2’), dans le jazz (‘Limbo Part. 2’) et même chez Ayreon (‘Salem’, ‘The Outsider’), mais ici la musique semble plus au service de l’histoire que l’inverse.
J’ai été appâté par ‘Daydream’, une pièce paisible à la guitare acoustique drapée de claviers où se pose la douce voix de Valerio, également bassiste du groupe. Mais je dois avouer que tous les morceaux ne possèdent pas la magie de ce dernier, l’éternel problème lorsque la narration l’emporte sur les instruments. J’avoue avoir été un peu frustré de ne pas comprendre l’histoire racontée dans Where the Journey Begins et n’avoir pas retrouvé la magie de ‘Daydream’ dans tous les morceaux. Néanmoins l’album s’écoute bien pour un premier long format, et Jana Draka, en grandissant, pourrait nous réserver de belles surprises.