Titres
John Wesley [chanteur]
Six cordes, dix doigts agiles, une voix granuleuse, il fut le guitariste de Porcupine Tree sur leurs quatre derniers albums. Depuis 1994, John Wesley gère sa carrière solo avec en 2014, sans doute son premier grand succès, Disconnect. Le sept octobre, son huitième disque solo sortira chez Inside Out en vinyl, CD et numérique, dix morceaux où la guitare est au centre de la musique. Un album prog rock sans claviers où l’on retrouve la musique de Pink Floyd, de Rush et le rock alternatif de Porcupine Tree.
Rage et riffs dominent ces dix pistes. Aux côtés de John, Mark Prator à la batterie, Sean Malone à la basse et Gerl X au chant que l’on entendait déjà sur Disconnect. Une formation minimaliste pour une musique rock où la guitare est reine. Peut-on encore parler de progressif sur a way you’ll never be malgré d’évidentes influences ? A vous de juger. Bien sûr, tout n’est pas que rage et colère (‘The silence in the coffee’ où la guitare se fait cristalline). Le prog se retrouve plus dans la structure et moins dans le son.
L’aspect frontal du dernier Wesley ne vous échappera pas. Cela commence dès le premier riff de ‘By the light of the sun’ et ne vous lâche qu’à la dernière note de ‘Pointless endeavors’. N’attendez pas de break acoustique pour respirer quelques secondes, il n’y a que ‘The silence in the coffee’ qui se pose, mais toujours branché. Ici règnent les six cordes, les pédales, les effets et les amplis. Le genre de galette à grosse dynamique qui donne la patate au réveil aux aficionados de guitare. Sur quelques titres, comme ‘A way you’ll never be’, le chant laisse place au trio instrumental, qui s'épanouit sur la rythmique et des accords énervés. C’est ici que l’on peut goûter à plein régime au jeu de John et de ses deux compagnons. ‘To outrun the light’, ma pièce préférée, lève le pied sans renoncer à la puissance. La voix de Wesley prend aux tripes, enflammée par une guitare à la Eagles qui ne vous lâche pas pendant sept minutes et qui s’achève sur un motif à la Porcupine Tree. Le fantôme du groupe défunt plane sur les compositions (‘The revolutionist’) mais n’est-ce pas la touche que Wesley a imposé à Wilson que l’on retrouve ici et non l’inverse ? Le débat est lancé. Toujours est-il que les nostalgiques du groupe apprécieront le rappel. Après, il subsiste des titres qui me laissent plus froid comme ce très rock ‘Nada’ qui fait des parties instrumentales un étal technique glacial en total décalage avec les couplets. J’apprécie la performance, mais pas forcément le titre, un peu comme sur ‘Sun.a.rose’. Pour compenser il y a ‘Unsafe space’, où Gilmour jeune aurait pu tenir le manche, le seul instrumental de l’album. John nous éblouit avec un solo de deux cent cinquante sept secondes (j’ai compté).
Après m’être replongé dans Disconnect, mon cœur balance entre les deux. Disconnect était plus posé avec quelques ballades et un fabuleux ‘Satellite’. A way you’ll never bénéficie d’une production bien supérieure et de magnifiques titres comme ‘By the way of the light’, ‘To outrun the light’ et ‘Unsafe space’. Il vous rentre dans le gras du bide sans prévenir, une grosse claque très rock et technique qui ne renie pas pour autant le progressif. Pourquoi choisir ? Écoutez-les tous les deux.
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