Titres
Formation en 2009
Kavus Torabi [], Melanie Woods [percussions], Emmett Elvin [clavier], Charlie Cawood [bassiste], Ben Woollacott [batteur], Chloe Herington [saxophone], Josh Perl [saxophone], Nicki Maher [saxophone], David Ragsdale [violon]
Knifeworld est un projet initié par le guitariste et chanteur anglais Kavus Torabi, connu pour ses participations aux groupes The Monsoon Bassoon, Cardiacs, et pour des projets encore en cours comme Guapo et même Gong depuis 2013.
Après trois premiers essais (2 EP, 1 LP) plutôt réussis par Kavus, muti-instrumentiste entouré d’invités, Knifeworld est devenu pour cet album un véritable groupe stable de 8 musicien(ne)s signant sur le prestigieux label InsideOut.
Et il faut dire que l’alchimie est plutôt ensorcelante ! The Unravelling se révèle être un album inclassable, aux influences nombreuses mais toutes intégrées dans un ensemble qui se tient, qui vous surprend de bout en bout, et où les constructions alambiquées sont joliment illustrées par des chœurs (masculins et féminins) chatoyants, sans compter l’apport du basson, d’une clarinette, de saxophones, de claviers, etc., le tout sans surcharge (la composition, les arrangements et le mixage sont de haut niveau).
Si les influences revendiquées sont XTC, Henry Cow, Syd Barrett, Led Zeppelin, Steve Reich, Todd Rundgren, Black Sabbath, Magma, Voivod et Sonic Youth, on ne peut s’empêcher de penser au grand Frank Zappa, au côté typiquement anglais de TenCC, à l’approche primesautière du meilleur de mes petits chouchous français de Raoul Petite et même un soupçon de King Crimson (d’avant les 80’s) à l’occasion (celle qui fait le larron) !
Composé de 8 morceaux pour une durée d’à peine plus de 45 minutes, The Unravelling est la mine d’or du Roi sous la Montagne, pour former au final une sorte de Canterbury psychédélique grand cru (classieux à défaut d’être encore classé) ! A chaque écoute, des surprises vous attendent et vous ravissent par le côté foutoir maîtrisé, les changements de tempo, les apparitions d’instruments inattendus, les chœurs bien fichus, les parties de guitare subtiles de Torabi, la solidité et l’expressivité de la section rythmique…
The Unravelling est un album mélancolique mais gai, complexe mais abordable, bordélique mais subtil, atmosphérique mais puissant, rock mais jazzy…
Kavus Torabi, s’il n’est pas un chanteur exceptionnel (mais bien en place), est un compositeur aux idées complexes et ma^trisées, doublé d’un excellent guitariste. Et les autres membres du groupe ne sont pas en reste : 8 talents au service d’un beau projet !
Sans vouloir entrer dans une description détaillée des morceaux de The Unravelling, je mettrais en exergue : la voix de Melanie Woods et le côté baroque anglais décadent sur “I Can Teach You to Lose a Fight” ; la puissance post-prog jazzifiante du court “The Orphanage” ; le basson magnifique, l’orgue discret, les fines tresses instrumentales et le côté pop à la 10CC de “Send Him Seaworthy” (les guitares et le piano y sont de toute beauté) ; la puissance et les multiples breaks de “Don’t Land on Me” (ma préférée) ; L’aspect malsain crimsonien du surprenant “The Skulls We Buried Have Regrown Their Eyes” ; les parties vocales bigrement bien arrangées et les guitares entremêlées de “Destroy the World We Love” (voir le joli clip qui illustre cette chronique) ; la beauté diaphane et étrange de “This Empty Room Was Once Alive” ; la guitare acoustique répétitive entourée d’arrangements au cordeau de “I’m Hiding Behind My Eyes” et son envolée tout en douceur…
Si The Unravelling n’est pas loin d’être un coup de maître, c’est déjà, en ce qui me concerne, un joli coup de cœur !
D’ailleurs, en septembre, Neoprog vous proposera un entretien avec Knifeworld, et hop !