Titres
Formation en 2010
Steph ‘LaMante’ Tynaire [], Romain Piroux [], Jean Roch De Lima [], Charly Foucaud [batteur]
Les Bourbonnais de Lady Fuel débarquent avec leur troisième album en cinq ans ! Après deux galops d’essai intéressants mais souffrant d’une production à la qualité insuffisante, suite à l’arrivée d’un nouveau bassiste et après bien des concerts pour rôder la nouvelle formation – dont une première tournée anglaise –, nos quatre lascars ont composé treize titres et dégoté un contrat avec le label LGSR qui les suivait avec intérêt depuis un bout de temps.
Et c’est bien avec ce contrat et la possibilité d’enregistrer dans les conditions particulièrement bonnes du Sphere Studio (j’en avais déjà parlé dans Neoprog : < http://neoprog.eu/actualite/2014-10-29/sphere_studio_:_un_voyage_au_pays_des_elfes >) sous la houlette d’un ingénieur du son aussi sympathique que redoutablement inspiré – j’ai nommé Mathieu Marietti – que la bande à la Lady a pu concocter ce Mean Genie. Encore un petit mot quant au mastering et au très bel artwork de Christophe Henin et vous aurez le panel complet des ingrédients favorables à l’éclosion de ce nouvel opus.
D’entrée, soyons clair. Cet album n’entre pas dans la ligne éditoriale de Neoprog, mais le boss étant capable de grandes largesses et du fait que je lui casse tellement les pieds avec mes chouchous de Lady Fuel, il a dû céder sous la pression du Hobbit capable d’être grognon !
Parce que je dois bien vous dire que j’attendais ce Mean Genie avec une réelle impatience après avoir vu le groupe travailler à sa réalisation en studio, en avoir entendu quelques morceaux en gestation lors de la précédente tournée (souvenez-vous, j’en ai parlé aussi : < http://neoprog.eu/livereport/2014-08-01/concert_lady_fuel_deco_bart_bort-les-orgues >), et surtout après l’excellentissime concert de lancement du 7 mars dernier chez mes amis de Rock The Night / La Puce à l’Oreille de Riom, La Puce, une de ces salles qui proposent des concerts de qualité dans une ambiance conviviale et avec un son au top niveau !
Alors l’abum ? Eh bien, si personnellement j’en aurais retiré deux morceaux pour le raccourcir aux alentours des quarante-cinq minutes (l’instrumental "Nasty Walk", mal placé en troisième titre et trop influencé, de même que "Prophecy", un peu faible à mon goût par rapport au reste), il y a là de quoi retenir un album de belle facture, aux ambiances variées et à la qualité indéniable.
En effet, entre les deux parties de Mean Genie qui donnent l’ambiance générale du disque (dont le très bon "Mean Genie" et son clip génial à voir ci-dessous), restent à mon avis neuf morceaux qui dévoilent un sens de la composition et une interprétation qui placent Lady Fuel dans les très bons groupes hexagonaux ! Steph Tynaire a enfin arrêté de se prendre pour un chanteur et dévoile toutes les nuances de ses capacités vocales – et il y a de quoi être bluffé. Charly Foucaud assure une batterie qui pulse (à l’ancienne, sans clic lors des séances d’enregistrement) et qui propose une assise puissante mais également aérée à ses petits camarades. Jean Roch De Lima est le bassiste qu’il fallait au groupe, assurant des rythmiques sans faille, agrémentant les morceaux de petites trouvailles agréables, sans parler de la surprise de le voir assurer des parties de chant (dont une en solo sur le décalé mais fort séduisant "No Resistance"). Quant à Romain Piroux, son sens rythmique propulse le groupe vers des horizons colorés tout en proposant de généralement courts solos non démonstratifs parfaitement envoyés.
Du coup, aucune envie de disséquer les morceaux. Mean Genie s’écoute d’une traite, avec plaisir, comme on regarde un bon film ou tel une soirée passée avec ses meilleurs amis, alternant des morceaux enlevés et des passages subtils : ce "Drive Me Faster" qui porte si bien son nom, cette pépite pour road-movie que constitue "Little Lamb", ce brûlot incandescent de "Deform" avec ses rythmes saccadés et alternés, le bluesy goguenard de "Plumber’s Smile" au texte fin comme les interventions de la guitare de Romain avant que le groupe ne lance la cavalerie sur la seconde partie, la cavalcade justement de "Jeffrey and I" où Steph exploite à merveille ses capacités – on découvre même un côté quasi new wave au groupe sur ce morceau –, l’hymne à la jeunesse que constitue "Fight" et son refrain diabolique d’efficacité, le surprenant "No Resistance" et ce merveilleux effet sur la cymbale – trouvaille de l’ingénieux ingénieur du son Mathieu –, le très beau "Perfect Screw" avec ses soli de guitare éclatants de Romain, et enfin le très catchy "Enter My Love" qui pourrait trouver le chemin des radios nationales pour peu que leurs radars pointent vers Moulins !
J’ai souvent tendance à regretter que les groupes français s’expriment en anglais. Avec Lady Fuel, c’est presque le contraire, tellement la langue de Shakespeare colle à leur musique et les textes sont de qualité – bien des groupes franchouillards n’ont pas ce niveau, même dans la langue de Balzac…
Alors, chers amis fans de prog, si vous voulez vous dégourdir les esgourdes avec un album plus qu’agréable, très crossover mais possédant une identité nette, jetez-vous sur ce Mean Genie et surtout, n’hésitez pas à aller voir Lady Fuel en concert, c’est encore plus là que se trouve leur terrain de jeu… Quant à moi, j’y retourne à la première occasion ! En attendant, je remets Mean Genie dans le lecteur : "I’m on my way to wonderland" !
Facebook : https://www.facebook.com/ladyfuel.music
Site officiel : http://www.ladyfuel.com/
Vidéo officielle :
La qualité de l'album est à la hauteur du formidable concert du 7 mars!!!!
A écouter sans modération!
Le 16/04/2015 par slavyx