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The Bridge
The Enid - The Bridge
Titre : The Bridge
Groupe : The Enid
Sortie : 2015
Label : Inconnu
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

  • Earthborn
  • 'Til We're Old
  • Dark Corner Of The Sky
  • Bad Men
  • My Gravity
  • Wings
  • First Light
  • Autumn

Formation en 1973

Robert John Godfrey [clavier], Joe Payne [] jusque 2016, Jason Ducker [], Max Read [clavier], Dave Storey [batteur], Dominique Tofield [percussions]


S’attaquer à The Enid est toujours une gageure. Depuis les années 70, ce groupe se maintient contre vents et marées, délivrant une musique étiquetée rock progressif et qui s’apparente de plus en plus, les années passant, à du classique.
Étant également amateur de musique classique, que puis-je penser de The Enid ? Un des grands charmes d’un orchestre, ce sont des instruments à vent, à cordes, des percussions et aucun micro, aucun câble électrique si ce n’est pour éclairer la scène.
Avec Robert et ses compagnons, c’est tout l’inverse. Force de synthétiseurs, de samples, de chœurs numériques, même les instruments à vent, cuivres, flûtes, sortent de deux AKAI SWI à prise USB. Les percussions, la batterie, la guitare, la basse et le chant restent authentiques, encore faut-il qu’il y en ait. Hérésie ? Pour parler de The Enid, c’est un comble… Les partitions du groupe empruntent énormément au répertoire français du début du vingtième siècle ainsi qu’aux romantiques et si vous avez un peu d’affinités avec la culture classique, vous pourrez même y entendre un peu de plagiat.
Vulgarisation de la Grande Musique ? Pas vraiment, vu que l’audience du prog est moins nombreuse que celle des amateurs de Sergueï Vassilievitch Rachmaninov réunis. Alors, qu’est-ce qui pousse The Enid sur cette voie extrême ? Je l’ignore. Toujours est-il que le groupe possède son public. Il faut convenir que malgré le numérique et quelques ressemblances avec des œuvres connues, The Enid réussit à composer et à jouer sur scène des morceaux séduisants avec quelques musiciens.

The Bridge

Leur dernier album en date, The Bridge, pousse le bouchon un peu loin. Plus de basse, très peu de guitare, reste le chant, les claviers et les percussions. Que reste-t-il du premier mot de ‘rock progressif’ dans cette musique ? Rien du tout cette fois. Ma première impression, en écoutant le disque, The Bridge, empreint d’iconographie religieuse, fut de me rendre à l’église dont le chœur aurait été envahi par un orchestre philharmonique.

Les samples et synthés n’égaleront jamais le son d’un orchestre, alors tant qu’à faire, pourquoi RJG n’a-t-il pas enregistré cet album avec des instruments acoustiques ? Il en résulte un son aseptisé, chargé du parfum de désinfectant et de guimauve. On ne peut enlever à Joe Payne sa voix sublime mais plus taillée pour la comédie musicale que pour le lyrique et aux orchestrations de Robert leur brio, mais tant qu’à écouter ce genre de musique, allez à l’opéra, au philharmonique, écoutez Debussy, Ravel, Gershwin, Wagner, Rachmaninov… The Enid, avec The bridge, se promène entre la musique de film, la comédie musicale et du classique facilement digeste. Le pire c’est que je n’arrive pas à trouver cela mauvais, c’est peut-être ce qui me hérisse le plus sur The Bridge. “Bad Men” est pour moi le titre le plus intéressant de ce très court album. En moins de quatre minutes, il joue du Rachmaninov, du Queen façon orchestrale, sorte de comédie musicale écrite par Gershwin où la ligne vocale est ébouriffante. Là je dis bravo ! “My Gravity” avec son romantisme de tous les excès offre de beaux passages également, dommage que l’orchestration n’ait pas plus de grain. Pour le reste, entre “Parcifal” et la musique de messe, j’ai beaucoup plus de mal. Disons qu’au choix, sans hésiter, je piocherais dans le catalogue de Deutsche Grammophon.

The Enid

La question est maintenant de savoir si cet album possède un quelconque intérêt pour moi ? Oui, j’ai la dent dure mais la question se pose réellement. Est-ce que j’y retournerai, est-ce que j’ai envie de le partager avec des amis ? La réponse, hélas, est non. Définitivement non. The Bridge est juste une curiosité que je vais ranger bien vite, même si quelques titres (trop rares) ont titillé mes oreilles.

Site :http://www.theenid.co.uk/

Facebook : https://www.facebook.com/TheEnid


Rédigé par Jean-Christophe le 16/04/2015
Commentaires

Je partage un peu ton avis...
Cet album m'a déçu...
Trop classique,Joe Payne trop présent....
Avec Invicta les instruments avaient encore leur place même si on sentait que le changement était perceptible mais avec The Bridge je ne ressens plus ce qui m'avait tant plu chez The Enid...
Le 16/04/2015 par M.Spencer